Libération du journaliste William Nessen

Le 3 août, le journaliste américain William Nessen a été libéré après avoir été condamné, la veille, à un mois et dix jours de prison pour violation de la législation sur l'immigration. Le journaliste est sorti de prison dans la mesure où il avait déjà purgé la peine infligée. _______________________________________________________________ Le 30 juillet, le procureur Efdal Effendi a requis deux mois de prison à l'encontre du journaliste William Nessen, arrêté le 24 juin 2003. Il l'a accusé de ne pas avoir présenté son passeport et son visa aux autorités, de ne pas avoir de carte de presse du ministère des Affaires étrangères et de ne pas s'être présenté aux autorités militaires quand il est entré en Aceh. Le procureur a abandonné des charges qui aurait pu permettre de condamner William Nessen à cinq ans de prison. Dans sa défense, le journaliste américain a expliqué qu'il avait perdu son passeport lors des combats. ""J'écris ce qui se passe et ce que je vois et je comprends comme étant la vérité (…) Je couvre les deux côtés", a-t-il expliqué au juge. ________________________________________________________________ Le procès du journaliste William Nessen s'est ouvert à Banda Aceh Le procureur Efdal Effendi a ouvert, le 23 juillet à Banda Aceh (capitale de la province), le procès du journaliste indépendant américain William Nessen accusé d'avoir "mal utilisé son visa indonésien". Des témoins à charge, notamment un officier de l'immigration, ont affirmé que le journaliste, détenu depuis près d'un mois, est entré en Aceh avec un visa valide, mais qu'il a pratiqué des "activités journalistiques illégales". La prochaine audience est prévue pour le 30 juillet. Le reporter risque un maximum de cinq ans de prison pour avoir couvert l'offensive de l'armée indonésienne du côté des rebelles indépendantistes du Free Aceh Movement (GAM). En effet, l'armée interdit aux journalistes indonésiens et étrangers de travailler librement. Seuls les reporters "embarqués" peuvent couvrir les combats qui auraient fait au moins 500 morts depuis le 19 mai dernier. _____________________________________________________________________ Un photographe japonais expulsé de la province d'Aceh Après deux jours de détention, le photographe japonais Tadatomo Takagi a été conduit par des officiers de l'immigration d'Aceh à Medan, le 28 juin 2003, dans la province voisine du Nord Sumatra. Il avait été arrêté le 26 juin en Aceh alors qu'il prenait des photos de réfugiés fuyant après un accrochage entre des soldats et des rebelles. L'ambassade du Japon à Jakarta avait précisé que Tadatomo Takagi n'était qu'un simple photographe amateur et qu'il n'était pas informé de l'état d'urgence dans la province. En revanche, le journaliste nord-américain indépendant William Nessen, arrêté le 24 juin pour "violation des lois sur l'immigration" et soupçonné d'espionnage, est toujours détenu et interrogé par la police de Banda Aceh (capitale de la province). ------------------------------------- Deux reporters étrangers détenus en Aceh 27.06.2003 Un reporter nord-américain, William Nessen, et un photographe japonais, identifié comme Tadatomo Takagi, sont actuellement détenus par les autorités indonésiennes pour avoir tenté de couvrir de manière indépendante l'offensive de l'armée contre les rebelles en Aceh. Par ailleurs, les autorités en charge de l'application de la loi martiale ont décidé, le 27 juin, de renforcer les entraves au travail des journalistes étrangers. "Peu à peu, l'armée indonésienne impose un black-out de l'information sur la situation dans la province d'Aceh. Les arrestations injustifiées de journalistes étrangers et l'adoption d'un nouveau décret, qui vise spécifiquement la presse internationale, montrent combien les responsables militaires craignent une information indépendante différente de celle donnée par les rares journalistes incorporés dans les troupes", a affirmé Reporters sans frontières dans une lettre adressée au ministre indonésien de la Défense et de la Sécurité, Juwono Sudarsono. L'organisation demande solennellement la libération des deux journalistes qui n'ont fait qu'exercer leur droit à informer l'opinion publique internationale sur la situation en Aceh, et l'abrogation des restrictions à la couverture médiatique de la guerre. Le 26 juin 2003, l'armée indonésienne a arrêté un photographe japonais, identifé comme Tadatomo Takagi, dans la province d'Aceh soumise à la loi martiale depuis le début de l'offensive militaire contre les rebelles du Mouvement Aceh libre (GAM). Des informations contradictoires ont été diffusées sur son identité et le lieu de l'arrestation. Selon l'officier Ahmad Yani Basuki, cité par l'agence Associated Press, Tadatomo Takagi, âgé de 25 ans, a été arrêté dans le nord de la province alors qu'il travaillait sans autorisation. En revanche, l'Agence France-Presse affirme que le journaliste japonais se nomme M. Takashi et qu'il a été arrêté dans le sud d'Aceh. Depuis le 24 juin 2003, le journaliste nord-américain William Nessen est détenu par la police indonésienne à Banda Aceh (capitale de la province d'Aceh, nord de l'île de Sumatra). Les autorités l'accusent d'avoir "violé les lois sur l'immigration" et d'avoir "abusé de son visa de journaliste". Le 26 juin, la police a rejeté la demande de libération déposée par son avocat, bien que le journaliste soit très affaibli. Pendant plus d'un mois, le journaliste avait couvert, aux côtés des rebelles du GAM, l'offensive lancée par l'armée indonésienne. Son mandat de détention est valable jusqu'au 11 juillet prochain. Il encourt une peine maximale de cinq ans d'emprisonnement. Bien que la loi martiale en vigueur depuis le 19 mai en Aceh interdise déjà aux journalistes de travailler du côté des rebelles accusés de "terrorisme", les autorités ont décidé, le 27 juin, de renforcer, à travers un décret, les restrictions. Les journalistes de la presse étrangère sont désormais cantonnés aux principales villes de la province, à moins d'être accompagnés de membres des forces de sécurité. Si un journaliste outrepasse cet ordre, il sera expulsé de la province dans les 24 heures. Le colonel Ditya Sudarsono a déclaré à la presse qu'il s'agissait d'assurer la sécurité des journalistes et non pas d'entraver leur travail. Les journalistes des médias étrangers devaient déjà, depuis le 24 juin, obtenu une autorisation spéciale du ministère des Affaires étrangères pour couvrir le conflit en Aceh. Au moins un journaliste a été tué depuis la proclamation de la loi martiale en Aceh, au moins cinq autres ont été arrêtés et au moins vingt autres ont été agressés ou visés par des tirs.
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Updated on 20.01.2016