Libération du journaliste Mario Enrique Mayo Hernández

Le journaliste cubain indépendant Mario Enrique Mayo Hernández (photo) a été libéré pour raisons de santé après vingt-sept mois d'emprisonnement, le 1er décembre à Camagüey (Est). Reporters sans frontières se félicite de cette décision et espère que les autorités cubaines feront preuve de la même clémence à l'égard de tous les journalistes emprisonnés dont l'innocence, en plus de l'état de santé, justifie la libération.

Reporters sans frontières se réjouit de la libération, le 1er décembre 2005, de Mario Enrique Mayo Hernández, après vingt-sept mois d'emprisonnement. Il a bénéficié d'une licence extra-pénale pour raisons de santé. Le journaliste comptait parmi les 74 dissidents victimes de la vague répressive du printemps 2003. “Nous nous réjouissons de savoir Mario Enrique Mayo Hernández libre et auprès des siens, même s'il s'agit d'une liberté conditionnelle. Nous espérons que les autorités cubaines feront preuve de la même clémence à l'égard des autres dissidents, dont 24 journalistes, encore emprisonnés, dont l'innocence, en plus de l'état de santé, justifie la libération.”, a déclaré Reporters sans frontières. Le 19 mars 2003, Mario Enrique Mayo Hernández avait été arrêté avec 26 autres journalistes lors du “printemps noir”. Lors de son procès, le 4 avril 2003, il avait été reconnu coupable d'atteinte à “l'indépendance et à l'intégrité territoriale de l'Etat”, selon l'article 91 du code pénal cubain, et condamné à 20 ans d'emprisonnement. Passé par trois prison - Holguín (Est), Santiago de Cuba (Sud-Est), puis Camagüey (Est) dont il est originaire -, le journaliste a été soumis à plusieurs reprises à un régime de détention de “rigueur maximale” et souvent privé de visites. Les grèves de la faim qu'il a menées, dont la dernière en juillet, pour protester contre ses conditions d'emprisonnement, ont contribué à aggraver son état de santé déjà fortement mis à mal par son séjour carcéral. Le journaliste souffre notamment d'un glaucome à l'oeil gauche, d'hypertension artérielle, d'emphysème pulmonaire et d'inflammation de la prostate. Il présente également des troubles psychiques. Mario Enrique Mayo Hernández, âgé de 41 ans, est le septième journaliste emprisonné en 2003 à être libéré pour raisons de santé. Sa licence extra-pénale est valable pour une durée d'un an. Mario Enrique Mayo Hernández avait débuté comme journaliste indépendant en 2000 à l'agence indépendante “Colegio de periodistas independientes de Camagüey” (CPIC), après avoir été licencié de son emploi d'avocat pour ses opinions dissidentes. Un an plus tard, il avait fondé sa propre agence “Félix Varela” et collaborait notamment au site Nuevaprensacubana.org et à Radio Martí, basés à Miami. Le soir de la libération de Mario Enrique Mayo Hernández, Anna Bikont, du quotidien polonais Gazeta Wyborcza et une journaliste suisse, Nelly Norton, ont été arrêtées en province après avoir rencontré un membre de l'opposition. Les deux femmes ont été aussitôt emmenées à La Havane d'où elles devaient être expulsées le 2 décembre.
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Updated on 20.01.2016