Libération du journaliste indépendant Oscar Espinosa Chepe

Reporters sans frontières se réjouit de la libération d' Oscar Espinosa Chepe, le 29 novembre 2004, après 20 mois d'emprisonnement. L'organisation espère que d'autres journalistes seront prochainement relâchés, dont Raúl Rivero. "C'est un immense soulagement pour la femme et la mère d'Oscar Espinosa Chepe qui, sans relâche depuis son arrestation, se sont battues pour sa libération au sein des "Dames en blanc", le groupe des épouses des dissidents arrêtés", a déclaré Reporters sans frontières. "Nous demandons une nouvelle fois aux autorités de La Havane de libérer l'ensemble des journalistes emprisonnés et de mettre fin au monopole de l'Etat sur l'information, a ajouté l'organisation. La communauté internationale doit poursuivre sa mobilisation pour parvenir à ce résultat. Nous espérons que le récent transfert d'une dizaine de dissidents et de six journalistes à la prison de Combinado del Este, à La Havane, est le signe de leur prochaine libération. Parmi eux figure Raúl Rivero. Au total, 25 journalistes sont toujours détenus à Cuba, la plus grande prison du monde pour l'information après la Chine (26)." Le 29 novembre 2004, Oscar Espinosa Chepe a bénéficié d'une "autorisation extra-pénale", équivalent juridique d'une assignation à domicile, pour raison de santé. Contacté par Reporters sans frontières, le journaliste a affirmé que, jusqu'au dernier moment, il n'avait pas été informé de sa remise en liberté. Il a également précisé qu'il s'agissait d'une libération sous condition et qu'il serait à nouveau emprisonné s'il reprenait ses activités de journaliste. "Je souhaite aujourd'hui que les autres dissidents soient libérés car ils n'ont commis aucun délit et je tiens à remercier tous ceux qui se sont mobilisés pour notre libération", a-t-il précisé. Sa femme, Miriam Leiva, s'était rendue ce matin à l'hôpital de la prison de Combinado del Este pour une visite prévue pour l'anniversaire de son mari qui fête ses 64 ans ce 29 novembre. "Lorsque je suis arrivée, on lui a demandé de rassembler toutes ses affaires. Puis un médecin est venu et nous a lu la liste de l'ensemble des maladies dont il souffre depuis son arrestation. C'est alors que l'on nous a annoncé qu'il bénéficiait d'une autorisation extra-pénale pour raison de santé." Le journaliste comme sa femme ont tenu à remercier l'Union européenne et la presse qui, avec beaucoup d'autres, se sont mobilisées pour lui. Arrêté le 19 mars 2003, Oscar Espinosa Chepe avait été condamné à 20 ans de prison en avril 2003 en vertu de la loi 88 sur la "protection de l'indépendance et l'économie de Cuba". Pour plus d'informations sur son arrestation, son procès et sa détention, cliquer ici Par ailleurs, Blanca Reyes, la femme de Raúl Rivero, a confié ce 29 novembre à Reporters sans frontières avoir reçu un appel téléphonique de son mari le 26 novembre, peu après l'arrivée de ce dernier à l'hôpital de la prison de Combinado del Este. Il lui a alors déclaré avoir subi des examens médicaux et a affirmé être bien traité, recevant notamment une alimentation de meilleure qualité. Blanca Reyes a été informée qu'elle devrait pouvoir rendre visite à son mari d'ici au 1er décembre. Raúl Rivero fait partie d'un groupe d'au moins 17 prisonniers politiques, tous arrêtés en mars 2003, transférés ces derniers jours à la prison de Combinado del Este, officiellement pour y subir des examens médicaux. Parmi les prisonniers transférés, se trouveraient cinq autres journalistes : Jorge Olivera Castillo, José Ubaldo Izquierdo, Omar Ruiz Hernández, Pablo Pacheco Ávila et Pedro Argüelles Morán. Six des dix-sept dissidents ont déjà été libérés. Fin mars 2003, 27 journalistes et près d'une cinquantaine de dissidents avaient été arrêtés puis condamnés au terme de procès sommaires à des peines allant de 14 à 27 ans de prison pour "actes contre l'indépendance de l'Etat" ou "contre l'indépendance et l'économie de Cuba". D'une façon générale, les journalistes ont été accusés de faire le jeu des Etats-Unis en publiant des informations offrant une vision différente de celle donnée par la presse officielle. Deux d'entre eux avaient déjà bénéficié d'une autorisation extra-pénale en juin 2004.
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Updated on 20.01.2016