Libération du cyberdissident Cai Lujun à l'issue de sa peine

Reporters sans frontières prend acte de la libération de Cai Lujun, 38 ans, le 3 mars 2006, après trois ans d'emprisonnement. Accusé d'avoir posté une série d'articles sur Internet critiquant le gouvernement chinois, il avait été placé en résidence surveillée le 22 février 2003, puis incarcéré le mois suivant au centre de détention numéro 1 de la ville de Shijiazhuang (province du Hebei, centre). Jugé à huis clos, il avait été reconnu coupable « d'incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat », le 30 octobre 2003, et condamné à trois ans de prison. --------------------------------------------------------- 13.11.2003 La répression des cyberdissidents se poursuit Reporters sans frontières est indignée par la sévérité des sentences prononcées par la justice chinoise Les 30 octobre et 10 novembre, cinq cyberdissidents ont été condamnés à de lourdes peines de prison pour avoir publié sur Internet des textes favorables à des réformes libérales et démocratiques en Chine. Des peines de huit à dix ans de prison ont été confirmées en appel pour Yang Zili, Xu Wei, Jin Haike et Zang Honghai, accusés de subversion. Cai Lujun a été condamné à trois ans en première instance. Reporters sans frontières est indignée par la lourdeur des peines prononcées à l'encontre des cyberdissidents. " Les autorités chinoises continuent de réprimer avec une main de fer la cyberdissidence : Yang Zili, Xu Wei, Jin Haike, Zang Honghai et Cai Lujun n'ont fait qu'exprimer des idées démocrates et libérales. Nous considérons leurs condamnations comme totalement abusives", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. Dans une lettre adressée au ministre de la Sécurité publique, Zhou Yongkang, Reporters sans frontières dénonce l'arbitraire avec lequel Yang Zili, Xu Wei, Jin Haike, Zang Honghai ont été jugés et demande leur libération immédiate. Dans le cas de Cai Lujun, l'organisation en appelle à la clémence des autorités. Le 30 octobre, Cai Lujun a été condamné en première instance par la cour de Shijiazhuang (centre du pays) pour subversion. Homme d'affaires âgé de trente-cinq ans, Cai Lujun avait été arrêté le 21 février 2003 après avoir publié quatre articles critiquant le gouvernement chinois et l'appelant à mener des réformes démocratiques. Intitulés " Vers la démocratie chinoise ", " Ces misérables citoyens de second rang ", " L'actuel monopole du politique et des faiblesses ", et " Les grandes lignes pour reconstruire et diriger le pays ", les articles incriminés avaient été diffusés sur un site étranger. Selon le Centre d'information pour les droits de l'homme et la démocratie basé à Hong Kong, la famille de Cai Lujun a l'intention de faire appel du jugement. Le 10 novembre, des peines de huit à dix ans de prison ont été confirmées en appel pour Yang Zili, Xu Wei, Jin Haike et Zang Honghai, accusés par la cour intermédiaire de Pékin de " subversion contre le pouvoir de l'Etat ". Le 29 mai dernier, cette même cour avait condamné le journaliste Xu Wei et le géologue Jin Haike à dix ans de prison, l'informaticien Yang Zili et l'écrivain Zang Honghai à huit ans d'incarcération. Yang Zili est le créateur du site lib.126.com, connu sous le nom " Le jardin des idées de Yang Zili ". Ce dernier s'est prononcé en faveur du libéralisme politique dans divers articles publiés sur son site. Il a également critiqué la répression contre le mouvement spirituel Falungong et dénoncé les difficultés économiques des paysans chinois. Xu Wei, Jin Haike et Zang Honghai ont été condamnés pour avoir publié des articles prônant une libéralisation du régime sur lib.126.com, ainsi que pour leur participation au groupe de réflexion "Société de la jeunesse nouvelle". Ces quatre cyberdissidents sont emprisonnés depuis mars 2001. Le 6 novembre, Reporters sont frontières avait déjà protesté contre la lourdeur de la peine infligée à He Depu, membre du Parti démocrate chinois et auteur de nombreux essais publiés sur Internet, condamné à huit ans de prison par la cour numéro un de Pékin. Mi-octobre, à l'occasion du 16e congrès du Parti communiste chinois et dans le cadre d'une série de réformes constitutionnelles destinées à améliorer les libertés publiques, le ministère de la Sécurité publique encourage au respect des délais des procédures juridiques. Ce même ministère a demandé aux tribunaux de régler tous les dossiers depuis longtemps en attente. Cette directive récente pourrait expliquer le rythme très soutenu des procès de cyberdissidents. ------------- Créer votre blog avec Reporters sans frontières : www.rsfblog.org
Publié le
Updated on 20.01.2016