Libération des journalistes d'Al-Jazira à l'issue de quatre jours de détention par les services de renseignements

Reporters sans frontières se félicite de la libération le 18 juin des journalistes de la chaîne Al-Jazira, Qais Azimy et Hamedullah Shah, à l'issue de quatre jours de détention. Selon leurs collègues, les deux hommes ont passé une partie de leur détention enchaînés à une chaise et privée de sommeil par des agents de la DNS. Interrogé sur cette affaire, le président Hamid Karzai a déclaré que ce n'était pas "une question de liberté de la presse" mais que la chaîne avait diffusé d'un reportage "favorable au terrorisme". Appel à la libération des deux journalistes d'Al-Jazira détenus par les services de renseignements Reporters sans frontières plaide pour la libération de deux journalistes afghans de la chaîne Al-Jazira, détenus depuis le 14 juin par la Direction nationale de la sécurité (DNS, services secrets). "Pour quelles raisons les services secrets maintiennent-ils au secret deux journalistes ? S’il s'agit de les punir pour un reportage gênant sur la situation sécuritaire dans le pays, c'est inacceptable. S'il s'agit de procéder à un contrôle de documents administratifs, la menace est totalement disproportionnée. Nous appelons les services secrets à les libérer dans les plus brefs délais et de renoncer à ces méthodes contraires à l'Etat de droit", a affirmé l'organisation. Le 14 juin 2009, Qais Azimy a été convoqué à un entretien par le porte-parole des services secrets. Hamedullah Shah a, quant à lui, été appréhendé par des agents de la DNS dans les locaux de la chaîne. Depuis, ses collègues n'ont reçu aucune nouvelle d'eux. "Personne, à part le ministère de l'Information, ne souhaite nous donner des informations sur nos collègues", a affirmé un journaliste de la chaîne à Reporters sans frontières. « Al-Jazira est très inquiète de la situation de deux de ses journalistes à Kaboul, arrêtés par les services de renseignements afghans. Les deux journalistes ont été arrêtés dimanche, et nous n’avons pas pu entrer en contact avec eux depuis leur arrestation », a fait savoir la chaîne dans un communiqué. Selon les informations de l'organisation, les services secrets reprocheraient à Qais Azimy la récente diffusion sur Al-Jazira d'une interview d'un commandant de la région de Kunduz (Nord) que le journaliste a réalisée récemment. Selon la chaîne qatarie, cette interview avait été balancée par les commentaires d'un officier allemand de l'ISAF. Voir l'interview L’arrestation des deux journalistes pourrait également être liée au vol par les taliban de la carte de presse de Hamedullah Shah. En effet, celui-ci a été séquestré deux semaines plus tôt pendant une journée par des combattants islamistes dans la région de Kunar. Dépouillé de son argent et de ses papiers, notamment de son accréditation auprès de la présidence afghane, le journaliste a ensuite été arrêté pendant quelques heures par les services secrets dans la même région. Une fois l'équipe de retour à Kaboul, la chaîne a adressé une lettre officielle à la présidence pour l'informer de ce vol. Qais Azimy, reporter expérimenté, travaille depuis trois ans pour la version en anglais d'Al-Jazira. Hamedullah Shah est employé depuis huit mois par la chaîne en langue arabe. Ils ont tous les deux mené de nombreux reportages sur le terrain. Reporters sans frontières a reçu l’assurance de Hamed Elmi, porte-parole adjoint du président Hamid Karzai, que ce dernier n'était pas à l'origine de cette arrestation. "Nous sommes préoccupés par cette situation. Nous avons contacté le ministère de l'Information ce matin pour obtenir des informations sur les accusations à l'encontre des deux journalistes", a déclaré l'officiel à Reporters sans frontières. Reportage d'Al-Jazira sur l'affaire
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Updated on 20.01.2016