"Cette décision est une bonne nouvelle. Nous regrettons néanmoins que le même juge qui a prononcé la libération des deux journalistes avait jugé bon de les placer en détention trois jours auparavant. Nous continuons de réclamer l'inscription dans la législation européenne de la protection des sources des journalistes", a déclaré Reporters sans frontières.
Les deux journalistes du quotidien De Telegraaf, Bart Mos et Joost de Haas, placés en détention le 27 novembre 2006 par un tribunal de La Haye, ont été libérés le 30 novembre. Le tribunal a estimé que « les journalistes ont un droit d'exemption (dans l'obligation de témoigner), maintenant que la sécurité d'Etat n'est pas en péril ». Sur le site web du Telegraaf, Joost de Haas se déclare soulagé. Il indique également que les deux journalistes ont été harcelés par les autres prisonniers durant leur détention.
« Nous nous réjouissons de cette décision. Néanmoins, nous regrettons que le même juge qui a prononcé leur libération ait jugé bon de les placer en détention trois jours auparavant. Nous continuons de réclamer l'inscription dans la législation européenne de la protection des sources des journalistes et appelons les autorités judiciaires à protéger ce droit», a déclaré Reporters sans frontières.
Les deux journalistes ont été appelés à témoigner au cours du procès d'un ancien membre des services de renseignements hollandais accusé d'être l'auteur d‘une fuite concernant un trafiquant de drogue, Mink Kok. Le juge a ordonné leur placement en détention après leur refus de révéler leur source pour une série d'articles concernant ce dernier. Les journalistes avaient été conduits à la prison de Scheveningen, dans la banlieue de La Haye.
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28 novembre 2006
Deux journalistes placés en détention pour avoir refusé de dévoiler leur source
Deux journalistes du quotidien De Telegraaf, Bart Mos et Joost de Haas, ont été placés en détention le 27 novembre 2006, par un tribunal de La Haye, après avoir refusé de révéler leur source lors d'un procès au cours duquel ils étaient entendus comme témoins.
« Nous sommes surpris et inquiets de cette décision judiciaire disproportionnée. Si les journalistes se voient contraints de révéler leurs sources, ils les verront bientôt se tarir. Nous espérons que les deux journalistes seront rapidement remis en liberté et qu'ils ne feront l'objet d'aucune poursuite», a déclaré Reporters sans frontières.
« Il est de première urgence d'inscrire la protection du secret des sources dans la législation européenne, en s'inspirant notamment de l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme. Celui-ci stipule que ”toute personne a droit à la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté d'opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques et sans considération de frontière”. La protection du secret des sources est la pierre angulaire de la liberté de la presse. Elle est indispensable au travail d'investigation et, sans elle, les médias ne peuvent jouer leur rôle de contre-pouvoir », a déclaré Reporters sans frontières.
Les deux journalistes ont été appelés à témoigner au cours du procès d'un ancien membre des services de renseignements hollandais accusé d'être l'auteur d‘une fuite concernant un trafiquant de drogue, Mink Kok. Des informations sur ce dernier, provenant des services secrets, avaient été publiées dans les pages du Telegraaf. Bart Mos et Joost de Haas ont refusé de révéler si l'ancien agent était leur source. Le juge a alors ordonné leur placement en détention. Celle-ci peut durer jusqu'à 48 heures, après quoi un tribunal devra se prononcer sur sa prolongation, pour une durée maximum de douze jours. Les journalistes sont détenus à la prison de Scheveningen, dans la banlieue de La Haye.