Le journaliste et dissident Liu Jingsheng, 50 ans, a été relâché le 27 novembre d'une prison de Pékin, deux ans et demi avant le terme de sa peine. Mais il reste privé de ses droits civils et politiques pendant quatre ans. Reporters sans frontières demande que Liu Jingsheng soit autorisé à s'exprimer librement.
Liu Jingsheng, dissident et fondateur de la revue clandestine Tansuo (Enquête), a été libéré le 27 novembre 2004, deux ans et demi avant le terme de sa peine. Il était emprisonné à Pékin depuis le 28 mai 1992.
Reporters sans frontières se félicite de cette libération, mais regrette que les autorités chinoises aient attendu douze ans avant d'accepter une libération anticipée. L'organisation réitère son appel pour que les droits civils et politiques du journaliste lui soient pleinement restaurés. " Nous souhaitons que Liu Jingsheng soit autorisé à s'exprimer librement ", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières.
Liu Jingsheng, 50 ans, a été relâché le 27 novembre 2004 du centre de détention de Banbuqiao à Pékin, où il était enfermé depuis mai 1999. Il avait auparavant passé sept ans à la prison n°2 de la capitale chinoise.
Cette libération intervient dix jours avant un sommet entre l'Union européenne (UE) et la Chine aux Pays-Bas. Le nom de Liu Jingsheng figurait sur la liste de prisonniers politiques chinois dont l'UE demandait la libération.
A sa sortie de prison, le dissident a confirmé à l'Agence France-Presse (AFP) qu'il serait privé pour les quatre années à venir de ses droits civils et politiques et que sa liberté d'expression serait limitée. Le dissident a déclaré : " Je suis un citoyen ordinaire, je n'ai pas d'ambition, mais je suis très attentif au sort du peuple chinois. " Quand l'AFP lui a demandé s'il comptait s'engager dans les mouvements prodémocratiques, il a répondu : " Ce n'est pas le bon moment pour parler de toutes ces choses. "
Il souffre de problèmes gastriques et d'hypertension.
Liu Jingsheng est connu pour avoir participé au mouvement "Mur de la démocratie" en 1979, et au printemps de Pékin en 1989. Il a milité sans relâche pour la liberté d'expression et les droits des travailleurs chinois.
Arrêté le 28 mai 1992, il avait été condamné en 1994, lors d'un procès à huis clos, à quinze ans de prison et quatre ans de privation de ses droits civils et politiques pour "propagande contre-révolutionnaire" et création de groupes "contre-révolutionnaires". Les autorités lui reprochaient notamment d'avoir participé à la création de journaux clandestins. En 2000, sa peine avait été réduite d'un an et un mois pour "bon comportement" et pour avoir "exprimé des regrets".