Libération anticipée de Sergueï Douvanov

Le 16 août 2004, une cour régionale d'Almaty a ordonné la libération pour bonne conduite de Sergueï Douvanov, le journaliste ayant purgé la moitié de sa peine. Par cette décision, la majorité de ses droits civiques et personnels sont restaurés. Toutefois, ayant été condamné pour viol, il reste interdit d'assister à certains événements publics. En liberté surveillé depuis le 15 janvier, il ne pouvait jusqu'à ce jour quitter la ville d'Almaty et devait chaque semaine se signaler aux autorités. --------- 15.01.2004 - Sergueï Douvanov en liberté surveillée Depuis le 15 janvier 2004, Sergueï Douvanov, journaliste et défenseur des droits de l'homme emprisonné depuis octobre 2002, est en liberté surveillée. Le 29 décembre 2003, une cour régionale a autorisé le journaliste à regagner son domicile d'Almaty et à reprendre ses activités auprès du Bureau international de défense des droits de l'homme. Reporters sans frontières se félicite de l'adoucissement de la peine du journaliste mais considère que sa culpabilité n'a toujours pas été prouvée et que, en raison de la répression dont il faisait l'objet, sa condamnation avait un caractère politique. Sergueï Douvanov, rédacteur en chef du bulletin d'information Droits de l'homme au Kazakhstan et dans le monde, publié par le Bureau international de défense des droits de l'homme, purgeait une peine de trois ans et demi de prison pour le viol présumé d'une mineure. Arrêté le 28 octobre 2002, il avait été condamné, le 28 janvier 2003, par une cour d'Almaty, après un procès et une enquête entachés d'irrégularités. L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) avait dépêché deux experts qui avaient conclu que les droits de la défense avaient été violés et que la culpabilité du journaliste n'avait pas été démontrée. Sergueï Douvanov était détenu dans la colonie pénitentiaire de Zarechnoe (proche d'Almaty). Entre juillet et septembre 2003, ses conditions de détention s'étaient détériorées : ses carnets et ses moyens d'écriture lui avaient été confisqués; il ne recevait plus de paquets ni de lettres de l'extérieur; ses propres courriers n'arrivaient pas à destination et il ne pouvait plus téléphoner, officiellement pour des raisons techniques. Le 5 septembre, l'administration pénitentiaire avait refusé qu'un des membres de sa famille lui rende visite. Le lendemain des faits qui lui sont imputés, le journaliste devait se rendre aux Etats-Unis pour y présenter un rapport sur la démocratie et les droits de l'homme au Kazakhstan. Il est réputé pour être l'un des journalistes kazakhs les plus critiques envers les autorités. Il dénonce régulièrement le harcèlement qu'elles exercent sur les médias indépendants et sur l'opposition, et fait l'objet de poursuites judiciaires pour atteinte à l'honneur et à la dignité du président Noursultan Nazarbaïev. Le 28 août 2002, il avait été agressé par trois inconnus et grièvement blessé.
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Updated on 20.01.2016