Les taliban revendiquent l'assassinat d'un journaliste
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Reporters sans frontières est horrifiée par la revendication de l'assassinat du journaliste Misri Khan par un porte-parole des taliban pakistanais qui a, dans la foulée, menacé d'attaquer d'autres professionnels des médias. Le 15 septembre, Ehsanullah Ehsan, porte-parole adjoint des Tehreek-e-Taliban, a contacté un journaliste de Peshawar pour confirmer l'implication de son mouvement dans la mort la veille du journaliste basé à Hangu. "Nous l'avons tué car il distordait les faits. Dans ses écrits, il était en faveur de l'armée. (…) Il y aura d'autres attaques contre ceux qui parlent contre les taliban. Ils font partie de nos cibles", a déclaré Ehsanullah Ehsan. C'est la première fois que le Tehreek-e-Taliban revendique l'assassinat d'un journaliste.
Nous appelons les chefs politique et militaire des taliban afghans et pakistanais à mettre fin immédiatement à tous les violences contre la presse.
Interrogés par Reporters sans frontières, des journalistes des zones tribales, notamment ceux travaillant pour des radios en langue pachtou, ont confirmé l'augmentation des menaces de la part des taliban dès que ceux-ci s'estiment lésés par leur traitement de l'information.
Depuis le début de l'année 2010, six professionnels des médias ont été tués lors d'attaques attribuées aux taliban ou des groupes djihadistes.
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14 septembre 2010
Assassinat d'un journaliste dans une région affectée par les violences religieuses
Après avoir été menacé de mort à plusieurs reprises, Misri Khan, correspondant des quotidiens Mashriq et Ausaf et directeur d'une agence de distribution de presse dans le district de Hangu (province du Khyber-Pakhtunkhwa, Nord-Ouest), a été abattu par deux inconnus armés, le 14 septembre 2010, devant son bureau. L'assassinat n'a pas été revendiqué, mais le fils du journaliste, Umer Farooq Orakzai, âgé de 25 ans, pense qu'un groupe religieux pourrait être impliqué.
Reporters sans frontières appelle les autorités du Khyber-Pakhtunkhwa à mener une enquête exhaustive sur le meurtre du journaliste, afin de punir les coupables. L'incapacité des autorités fédérales à arrêter et juger les assassins de journalistes et leurs commanditaires perpétue cette violence qui fait du Pakistan le pays le plus dangereux du monde pour les professionnels de l'information.
Le fils du journaliste a expliqué à Reporters sans frontières : "Je pense que mon père a été tué pour ses écrits puisque nous n'avions aucun ennemi." Misri Khan, âgé de 50 ans, avait confié à ses collègues avoir reçu des menaces qu'il supposait venir de "sectes religieuses". Les bureaux de son agence avaient été brûlés. La police en avait été informée, et le journaliste avait donné les numéros des téléphones utilisés pour le menacer.
Depuis 30 ans, le journaliste s'occupait de la distribution des journaux dans le district, et avait été le correspondant de plusieurs quotidiens pakistanais. Sa mort a bouleversé ses collègues qui ont décidé de porter le deuil pendant trois jours.
Le district de Hangu, situé au sud de Peshawar et proche de la zone tribale de Orakzai, est depuis longtemps marqué par la violence due à la présence de différentes sectes religieuses extrémistes ainsi qu'à l'arrivée récente de taliban.
Depuis le début de l'année 2010, au moins neuf professionnels des médias ont été tués dans l'exercice de leur travail. Trois pour le seul mois de septembre.
Publié le
Updated on
20.01.2016