Les représentants des Etats et organisations internationales doivent rappeler ses engagements au Kazakhstan
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Les 1er et 2 décembre 2010, le Kazakhstan accueillera le septième sommet de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), à Astana (capitale). Un symbole extrêmement fort, en cette année où le pays préside cette organisation, née des accords d’Helsinki de 1975, dont elle a célébré le 35e anniversaire cet été. Une distinction incompréhensible, pour Reporters sans frontières, au vu de la situation de la liberté de la presse dans le pays et de son évolution, qui suscitent de nombreuses interrogations sur les priorités de l’OSCE et le rôle que cette dernière entend jouer en matière de défense des libertés fondamentales.
Les sommets de l’OSCE n’ont rien de rencontres habituelles tenues à intervalles réguliers. Ils ont au contraire un caractère exceptionnel. Jusqu’alors, aucun pays de l’ancien bloc soviétique n’en avait été l’hôte. Cette décision marque donc un tournant déterminant. Pour ces raisons, Reporters sans frontières juge incompréhensible qu’il n’ait pas été exigé des autorités kazakhes qu’elles se mettent en conformité avec leurs engagements.
Il est regrettable que même au sein d’une institution comme l’OSCE, priorité soit donnée aux questions de sécurité et de lutte contre le terrorisme, au détriment de celles des droits et libertés des citoyens, et notamment le droit à être informé et la liberté de la presse. Une évolution inquiétante dans la mesure où la Lituanie qui prendra la présidence de l’OSCE en 2011 a déclaré vouloir s’inspirer de l’exemple kazakh.
Reporters sans frontières rappelle que le Kazakhstan, géant économique de la région, a failli à se doter de législations conformes aux standards internationaux en matière de diffamation (tant au pénal qu’au civil), d’accès à l’information, de sanctions prévues par le code administratif notamment.
Par ailleurs, la situation de la liberté de la presse s’est sensiblement dégradée en 2010, année même où le pays a exercé la présidence de l’OSCE. Ainsi, la multiplication des interpellations de journalistes, les cas de censure (de médias traditionnels ou Internet), les condamnations à des amendes astronomiques ou à des peines de privation de liberté (comme Ramazan Eserguepov d’Alma-Ata Info), les agressions, mais aussi les procédures engagées contre la presse, ont-elle abouti à la perte par le pays de vingt places dans le classement 2010 de la liberté de la presse de Reporters sans frontières, le faisant voisiner avec le régime autoritaire ouzbek.
Reporters sans frontières exhorte les dirigeants étrangers qui représenteront leur pays au sommet de l’OSCE, tout comme les représentants des grandes organisations internationales, à aborder avec les autorités kazakhes les engagements internationaux d’Astana en matière de droits de l’homme. Dans le cas contraire, un signal clair sera transmis à tous les chefs d’Etats membres de l’OSCE, qu’il n’est nul besoin de respecter le droit international et les libertés fondamentales quand on est un acteur commercial et militaire de poids.
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Updated on
20.01.2016