Les raisons de l'expulsion de Natalia Morar classées "confidentiel"

Le 7 avril 2008, un tribunal de Moscou a rejeté la plainte de la journaliste de l'hebdomadaire The New Times, Natalia Morar, contre le FSB (ex-KGB) qui avait refusé de lui expliquer les raisons de son interdiction d'entrée sur le territoire russe, en décembre 2007 et février 2008. "Nous soutenons Natalia Morar dans cette démarche et dans sa demande de revenir travailler sur le territoire russe. Nous demandons aux autorités de lever le caractère confidentiel de cete affaire et de mettre un terme à cette intimidation. Cette opacité est scandaleuse", a déclaré Reporters sans frontières. À la demande du représentant du FSB, les audiences sur cette affaire se sont déroulées à huis clos. Dès l'annonce de cette décision, motivée par le caractère « confidentiel » de certains documents des forces de l'ordre, les journalistes ont dû quitter le tribunal. 29.02.08 - Natalia Morar détenue en zone de transit depuis plus de 48 heures : “Les gardes-frontières cherchent à faire craquer la journaliste” читать на русском Depuis le 27 février 2008, la journaliste moldave de l'hebdomadaire The News Times, Natalia Morar et son mari Ilia Barabanov sont retenus en zone de transit à l'aéroport Domodedovo et s'apprêtent à y passer une nouvelle nuit. Les gardes-frontières russes refusent toujours de laisser la jeune femme pénétrer sur le territoire de la Fédération russe dont elle a été expulsée le 16 décembre 2007. Ils ont également rejeté sa demande de rencontrer son avocat, Youri Kostanov. Le couple se trouve en zone de transit. Malgré les menaces de se voir embarquée de force à bord du vol à destination de Chisinau, Natalia Morar a déclaré “ qu'elle resterait (...) tant qu'elle en aura la force “. “Le caractère discrétionnaire de la décision qui frappe Natalia Morar est scandaleux. Qu'on nous explique pourquoi le FSB est intervenu dans cette affaire et en quoi la journaliste représente une menace pour la population “, a déclaré Reporters sans frontières. “Nous demandons aux autorités russes de mettre un terme à cette épreuve de force et d'éclaircir la situation de Natalia Morar. Si elle est soupçonnée d'avoir commis une infraction, c'est à la justice de se saisir du dossier. Sinon, elle est une simple journaliste, mariée à un citoyen russe et il n'existe aucune raison légale de l'empêcher d'entrer en Russie”, a précisé l'organisation de défense de la liberté de la presse. “De toute évidence, les gardes-frontières cherchent à faire craquer la journaliste, ce dont témoignent ses conditions de rétention. Elle n'a pas pu rencontrer son représentant légal, et n'a reçu qu'irrégulièrement de l'eau et de la nourriture. Natalia Morar souffre des reins et les autorités seront responsables, le cas échéant, de la dégradation de son état de santé”, a conclu Reporter sans frontières. Natalia Morar a tenté de rentrer en Russie, le 27 février, en compagnie de son époux, mais tous deux ont été arrêtés au moment de l'examen de leurs passeports. On a informé la journaliste que “la situation liée à sa précédente visite n'avait pas changé”. Depuis, le couple se trouve dans la zone d'attente pour les personnes en voie d'expulsion. Deux journalistes qui couvraient leur situation ont eu maille à partir avec les forces de l'ordre. L'un d'eux a été détenu quelques heures. Le 28 février, menacés d'être embarqués contre leur gré sur le vol en partance pour la Moldavie, Natalia Morar et son mari se sont attachés l'un à l'autre avec leurs ceintures et les gardes-frontières ont renoncé à user de la force. La journaliste est difficilement joignable. Il ne lui est pas permis de recharger son téléphone portable. Son état de santé s'étant dégradé, elle a été autorisée à recevoir la visite d'un médecin le 29 février. Avant d‘être empêchée de rentrer en Russie à l'issue d'un déplacement professionnel à l'étranger, Natalia Morar avait signé une série d'articles sur la corruption et le financement de la campagne pour les élections législatives de décembre dernier. L'un d‘entre eux intitulé “La caisse noire du Kremlin” décrivait de manière détaillée ce système.
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Updated on 20.01.2016