Les organisations de journalistes accusent la police de maquiller en suicide le meurtre d'un journaliste

Reporters sans frontières est préoccupée par les premières conclusions de l'enquête de police et de l'autopsie sur la mort de Jamal Uddin, correspondant de l'agence de presse Abas et du journal local Dainik Giri Darpan à Rangamati (Sud-Est). Selon les autorités, il s'agit d'un suicide, mais ses collègues affirment que les circonstances laissent à penser qu'il a été tué. "Nous demandons au gouvernement d'ordonner à la police criminelle nationale de mener une nouvelle enquête sur la mort de ce jeune journaliste. Le fait que ses collègues contestent la version officielle crée un malaise qui doit être dissipé au plus vite. Si la piste de l'homicide est confirmée, nous demandons que les auteurs soient identifiés, arrêtés et jugés", a affirmé l'organisation. Le 18 mars, l'hôpital de Rangamati a rendu publics - 12 jours après les faits -, les résultats de l'autopsie du corps de Jamal Uddin, retrouvé mort le 6 mars 2007. Il s'agirait d'un suicide. La police locale a également affirmé avoir trouvé un message audio dans la poche du journaliste dans lequel il explique son geste par les moqueries de ses collègues journalistes. La police a refusé de laisser ses proches écouter la cassette. En revanche, des policiers auraient arrêté un suspect dans cette affaire. Les collègues et les proches du journaliste réfutent ces conclusions. Selon S. M. Shamsul Alam, président du Club de la presse de Rangamati, toute personne sensée qui a vu le corps du journaliste comprend qu'il s'agit d'un homicide. Tout d'abord, Jamal Uddin, âgé de 25 ans, portait de nombreuses marques de coups sur tout le corps et a été retrouvé allongé, au pied d'un arbre. Certes, il avait une corde autour du cou, mais il n'avait pas manifesté de signes de dépression ou de sentiments suicidaires auparavant.
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Updated on 20.01.2016