Les locaux du quotidien Thai Rath cibles d’une attaque
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Le 11 ami 2013, les locaux du quotidien Thai Rath ont été attaqués par quatre individus non identifiés, qui ont lancé des projectiles sur la cabine de sécurité. Deux gardes ont été légèrement blessés et des dégâts matériels sont à déplorer. Cette attaque contre le journal intervient quelques jours après que l’un de ses dessinateurs, Somchai Katanyutanan, a publié sur son compte Facebook un commentaire sur le Premier ministre suscitant une vive controverse.
“Reporters sans frontières condamne vivement l’attaque menée contre les locaux de Thai Rath. La police doit identifier rapidement les coupables afin d’en déterminer les motivations, et de les traduire en justice”, a déclaré Reporters sans frontières.
Selon la police, quatre hommes à bord de deux motos auraient attaqué la cabine de sécurité du quotidien vers 3h20, tandis que les caméras de surveillance étaient en cours de maintenance. La vitre de la cabine a été détruite. Les gardes ont immédiatement appelé la police, qui a tente de procéder à des relevés d’empreintes digitales sur les projectiles retrouvés sur les lieux.
Cette attaque intervient en plein cœur d’une querelle entre le caricaturiste Somchai Katanyutanan, mieux connu sous le nom de Chai Ratchawat, et les partisans du Premier ministre Yingluck Shinawatra. Le 30 avril, au lendemain de son discours au forum de la démocratie d’Oulan-Bator, Chai Ratchawat publiait sur son compte Facebook une photo d’elle portant pour légende : “Les prostituées ne sont pas démoniaques. Elles vendent seulement leur corps. Mais les femmes démoniaques sont celles qui vendent la nation”. Le Premier ministre a porté plainte pour “diffamation”.
Selon le chef de la police métropolitaine Kamronwit Thoopkrachang, les assaillants des locaux de Thai Rath auraient pu profiter des troubles actuels pour faire endosser la responsabilité de l’attaque aux partisans du gouvernement. Le parti Pheu Thai, formation dont est issue le Premier ministre, a rejeté les soupçons sur les partisans de l’ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, reversé en 2006 dans cette attaque (les Chemises rouges), qui s’étaient pourtant réunis quelques jours auparavant devant le siège social de Thai Rath pour réclamer des sanctions contre le caricaturiste. Pheu Thai a dénoncé cette attaque, et s’est engagé à ce que la police puisse mener à bien son enquête.
Le 5 mai, le ministre des Technologies de l’Information et de la Communication, Anudith Nakornthap, a menacé les sites Internet publiant des propos critiques du Premier ministre de fermeture et de poursuites judiciaires pouvant entraîner des peines allant jusqu’à un an de prison. Le 7 mai, il est revenu sur ses propos, déclarant d’une telle décision ne pouvait être de son ressort, mais uniquement de celui de la Cour pénale. Il a ajouté que l’utilisation d’Internet pour exprimer une opinion ne pouvait être prohibée.
Photo : nationmultimedia.com
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20.01.2016