Les journalistes Serge Sabouang et Robert Mintya remis en liberté provisoire
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Le 24 novembre 2010, Serge Sabouang, directeur de publication du bimensuel La Nation, et Robert Mintya, directeur de publication de l'hebdomadaire Le Devoir, ont bénéficié d'une remise en liberté provisoire. Dans la soirée, après sa sortie de la prison centrale de Kondengui à Yaoundé, Serge Sabouang s'est entretenu par téléphone avec le correspondant de Reporters sans frontières au Cameroun.
"Nous accueillons la remise en liberté de ces deux journalistes avec un immense soulagement. Reporters sans frontières demandait cette mesure aux autorités camerounaises dès les premiers jours de leur détention, en mars 2010. Ils peuvent enfin retrouver leurs proches. Surtout, ils comparaîtront libres à leur procès", a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire général de l'organisation.
Sabouang et Mintya avaient été incarcérés suite à une plainte du secrétaire général de la présidence de la République, Laurent Esso, portant sur un faux document qui aurait été utilisé pour des trafics d’influence. Inculpé pour "faux et usage de faux", les journalistes sont accusés d’avoir imité la signature de Laurent Esso, ce qu’ils ont toujours nié. Reporters sans frontières a appris, de plusieurs sources sur le terrain, que ce dernier serait décédé dans la nuit du 24 au 25 novembre. Cette nouvelle n’a pas encore été officiellement annoncée par les autorités.Bibi Ngota, directeur de publication du Cameroun Express, avait été incarcéré en même temps qu’eux. Il est décédé à la prison de Kondengui le 22 avril dernier.
En septembre dernier, l'organisation estimait qu'"il (était) urgent que les autorités se penchent sur leurs cas. Après avoir passé plus de six mois en détention provisoire, ces journalistes doivent être présentés à un juge ou libérés sur le champ."
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En août dernier, Reporters sans frontières leur avait octroyé une bourse d'assistance. Plus d'informations
Le jour même de la remise en liberté provisoire des deux journalistes, leur consœur Rosine Flore Azanmene, journaliste à Radio Tiemeni Siantou, a reçu, à Paris, le prix francophone de la liberté de la presse dans la catégorie Radio "Prix Jean Hélène", pour son reportage diffusé le 26 août 2010 et intitulé "L'alimentation des détenus à la prison centrale de Yaoundé".
Endeuillé par le décès en prison, le 22 avril 2010, du journaliste Bibi Ngota et le maintien en détention provisoire de ses deux confrères, le Cameroun a perdu 20 places dans le classement mondial de la liberté de la presse 2010 publié par Reporters sans frontières en octobre dernier.
Photo : AFP
Publié le
Updated on
20.01.2016