Les journalistes de la chaîne gouvernementale autorisés à reprendre la travail, sous la direction d'un ancien général de l'armée

Reporters sans frontières a noté le retrait des forces de sécurité, le 20 mars 2008, des locaux de la chaîne de télévision d'Etat SLRC, permettant aux journalistes de reprendre leur travail. La police et l'armée avaient pris le contrôle de la télévision, le 17 mars, et empêché les employés de mener un mouvement de grève pour protester contre une série d'agressions. L'organisation déplore cependant la nomination du général à la retraite, Sunil Silva, proche de la famille présidentielle, en tant que directeur général adjoint de la SLRC, poste créé spécialement pour lui. "Cette nomination, sans précédent depuis des décennies, d'un militaire à la tête d'un média, jette le trouble sur les projets de la présidence vis-à-vis de la presse publique", a affirmé Reporters sans frontières. Malgré la rencontre de représentants de la chaîne avec le président Mahinda Rajapakse, aucune mesure concrète n'a été prise pour assurer la sécurité des employés et punir les coupables de cinq agressions attribuées aux hommes de main du ministre Mervyn Silva. Ce dernier vient d'être impliqué dans un nouvel incident. Le ministre du Travail a en effet menacé, le 19 mars 2008, une équipe de télévision de Sirasa TV, venue couvrir la construction d'un pont à Kelaniya, près de Colombo. "Cette fois-ci je lève le doigt, mais la prochaine fois je lèverai la main si vous revenez", a vociféré le ministre aux journalistes. La direction de la chaîne a rapporté l'incident à l'inspecteur général de la police, Victor Perrera. Le ministre Mervyn Silva est connu pour son hostilité affichée à l'encontre des journalistes. Il est à l'origine du coup de force du 27 décembre 2007 contre la rédaction de la chaîne de télévision SLRC. 18.03.2008 - La chaîne de télévision publique SLRC sous contrôle de l'armée Reporters sans frontières demande des explications au président sri lankais Mahinda Rajapakse sur les raisons de la prise de contrôle par l'armée, le 17 mars 2008, de la chaîne de télévision d'Etat Sri Lanka Rupavahini Corporation (SLRC). Cette décision fait suite à la menace des employés de se mettre en grève pour protester contre une série d'agressions par des hommes "suspectés d'agir pour le compte d'un ministre". "Le chef de l'Etat doit demander au plus vite à l'armée de se retirer des locaux de la chaîne. Ce n'est en aucun cas la bonne solution pour mettre fin à l'escalade de violences dont sont victimes les employés de la SLRC depuis décembre 2007. Nous demandons au Président de prendre des sanctions contre le ministre Mervyn Silva, auteur du coup de force qui a provoqué cette crise", a déclaré Reporters sans frontières. L'armée et la police ont investi les locaux de la SLRC, dans la matinée du 17 mars, à Colombo. Plus de 200 salariés ont été empêchés de se rendre à leur travail. Selon un correspondant de la BBC, toutes les routes menant à la station ont été coupées. Dans la foulée, le ministre de l'Information a annoncé des "vacances obligatoires" pour tous les employés. Les programmes ont été largement perturbés. Les représentants syndicaux de la chaîne ont déclaré que les autorités avaient décidé de prendre le contrôle de la SLRC, en réponse à une menace de grève. Un représentant syndical, Kanchana Marasinghe, a déclaré que de nombreux journalistes craignaient pour leur vie et souhaitaient qu'il soit mis fin aux violences dont ils sont victimes. Pas moins de cinq employés de la chaîne ont été agressés au cours des dernières semaines, certains souffrant de blessures graves causées à l'arme blanche. Ils ont tous en commun d'avoir protesté contre l'action du ministre du Travail, Mervyn Silva, qui avait mené un coup de force dans les locaux et agressé le responsable de l'information de la SLRC, le 27 décembre 2007. Les hommes de main de ce ministre controversé sont soupçonnés d'être à l'origine des attaques. La dernière en date est celle d'Arunasiri Hettige, directeur adjoint des achats, frappé à coups de barre de fer, le 14 mars, à Colombo. Le 17 mars, des représentants de la chaîne ont rencontré le chef de l'Etat pour discuter des mesures à prendre pour assurer la sécurité des employés. Les premiers ont demandé la démission du ministre Mervyn Silva et le paiement de compensations pour les journalistes blessés. Pendant la réunion, le chef de l'Etat a demandé au ministre de faire cesser les violences. Par ailleurs, les domiciles à Colombo de deux journalistes reconnus, Sunethra Athugalpura du journal Lakbima et Sashi Kumara de la chaîne Sirasa TV, ont été cambriolés dans des circonstances mystérieuses, le 16 mars. Les assaillants ont saccagé leurs maisons. Sunethra Athugalpura avait récemment interviewé Mervyn Silva.
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Updated on 20.01.2016