Les exactions des Houthis contre les journalistes se poursuivent
Organisation :
Profitant de la situation de guerre qui règne depuis quelques jours à Sanaa et dans les régions environnantes, les milices houthies ont investi la plupart des chaînes de télévision satellitaires qui s’y trouvent.
Le 26 mars, les sièges d’Al-Jazeera, Al-Yamane-Chabab (Yémen-Jeunes), Yémen-Digital Média (une société de production qui travaille avec beaucoup de chaînes satellitaires internationales) ont ainsi été investis par la milice chiite. Plusieurs journalistes et professionnels des médias ont été arrêtés et conduits vers une destination inconnue, selon des sources journalistiques locales.
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Plus de huit mois après le contrôle de la capitale Sanaa par les rebelles houthis, les médias et les organes de presse yéménites figurent parmi leurs cibles privilégiées.
Après avoir pris le contrôle de la capitale Sanaa et d’une partie du territoire du Yémen, les miliciens chiites houthis poursuivent leurs exactions à l’encontre des journalistes et des médias. Près de 67 cas d’attaques de journalistes visant à les empêcher d’exercer leur métier ont été enregistrés jusqu’à présent par le syndicat des journalistes yéménites.
Le 5 mars 2015, les journalistes du quotidien Akhbar Al Yaoum, Fouad Zoubaïri et Abdelouahed Nejjar, ont été enlevés à Sanaa par la milice des Houthis à l’intérieur de l’institution Achoumouâa (les bougies) pour l’édition et l’imprimerie, selon le syndicat des journalistes yéménites. Des appareils et des équipements d’impression, ainsi que des tables et des chaises ont été également pillés et transportés dans des camions qui étaient stationnés depuis plus de 18 jours à proximité de l’institution.
Interpellant les Houthis, plusieurs ONG locales, dont le syndicat des journalistes, ont appelé à ce que les deux journalistes soient libérés.
Le 26 février, plusieurs personnes ont été menacées par les armes et violemment dispersées par les rebelles houthis alors qu’elles tenaient un sit-in à l’intérieur d’un campement pour demander l’évacuation de l’institution Achoumouâa par la milice chiite.
Reporters sans frontières (RSF) dénonce vivement les exactions contre des médias par le mouvement houthi au Yémen, accentuées depuis août 2014 et leur arrivée dans la capitale en septembre. “Nous condamnons ces attaques délibérées contre les médias et les journalistes qui constituent un danger réel pour la liberté de l’information et pour le processus de transition politique dans laquelle s’était engagé le pays", déclare Virginie Dangles, adjointe à la direction des programmes de l’organisation.
Les miliciens chiites houthis se sont imposés en quelques mois comme les nouveaux maîtres du Yémen. Ils ont pris le contrôle de la capitale Sanaa en septembre et des principaux bâtiments officiels en janvier 2015.
Les médias et les organes de presse yéménites continuent de subir leurs exactions : enlèvements, pillages et menaces de mort contre les journalistes se poursuivent.
Le 28 janvier, plus de dix photographes-reporters travaillant pour la plupart pour la presse étrangère –Reuters, la chaîne Al-Aâlam, France 24, etc.- ont été violemment tabassés par un groupe armé lié à la milice des Houthis, alors qu’ils couvraient une manifestation pacifique. Le directeur du bureau d’Al-Jazeera à Sanaa a été par ailleurs menacé de mort par des inconnus.
L’avancée des Houthis vers le centre du pays et le sud entraîne une augmentation des conflits entre le groupe et leurs rivaux sunnites du parti Al-Islah, affilié aux Frères musulmans et dirigé par le clan Al-Ahmar, en plus des tribus sunnites et d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA).
Publié le
Updated on
20.01.2016