Les deux journalistes kidnappés sont sains et saufs

Mohammed Taqi Seraj, Baseer Seerat ainsi que la fonctionnaire Shah Jan, ont pu regagner Jalalabad (Est), sains et saufs, le 20 septembre dans la nuit. Ils ont passé six jours en captivité. Leurs ravisseurs seraient des hommes de main de chefs de guerre du Nouristan. Selon Mohammed Taqi Seraj, ils n'ont pas été torturés. Ils ont pu s'échapper dans la nuit du 20 septembre, pendant que leurs ravisseurs dormaient. Ils ont été recueillis par un véhicule de la Mission d'assistance des Nations Unies pour l'Afghanistan (UNAMA) dans la région de Jalalabad. _______________________________________________________________ 17.09.2005 La violence pré-électorale touche également la presse - Deux journalistes kidnappés Alors que des millions d'Afghans s'apprêtent à élire, le 18 septembre 2005, leurs représentants au Parlement national et aux Assemblées provinciales, une vague de violence, au cours de laquelle des dizaines de personnes ont été tuées, s'abat notamment sur la presse. Au moins trois journalistes ont été enlevés, au moins deux ont été arrêtés et de nombreux autres ont été menacés en l'espace de deux semaines. Reporters sans frontières est tout particulièrement préoccupée par le sort des journalistes Mohammad Taqi Siraj et Baseer Seerat, enlevés dans la province du Nouristan (Est). « Alors que les médias afghans ont joué un rôle clef dans la préparation de ces élections, la violence des groupes taliban et des proches de certains chefs de guerre a frappé la presse. Si ces attaques ne remettent pas en cause la liberté de ton dont les médias afghans ont pu jouir avant ce scrutin historique, la recrudescence des intimidations risque de nuire à la bonne couverture médiatique des votes dans certaines régions afghanes », a affirmé Reporters sans frontières. Le 15 septembre 2005, Mohammad Taqi Siraj, rédacteur en chef de l'hebdomadaire Bamyan et assistant réalisateur pour la société audiovisuelle Kabul Film Production Company, et Baseer Seerat, cameraman de la même société, ont été kidnappés par des hommes armés dans le district de Wigal (région du Nouristan), à l'est du pays. Ils ont été enlevés en compagnie d'une fonctionnaire locale alors qu'ils réalisaient un documentaire pour le compte du ministère afghan de la Femme. Hawa Alam, une femme candidate aux élections, également journaliste, a été blessée lors de l'enlèvement. L'identité des assaillants, qui portaient des uniformes militaires, et leurs motifs, ne sont pas connus. Par ailleurs, à Jalalabad, Ezatullah Zawab, correspondant dans la province de Nangarhar de l'agence Pajhwok Afghan News et rédacteur en chef du bimensuel local Meena, avait été enlevé le 2 septembre par des hommes de main d'un chef de guerre. Il a été retrouvé inconscient mais vivant, six jours plus tard, près de cette ville de l'est du pays. Dans la même ville, début septembre, le gouverneur de la province de Nangarhar a convoqué à son bureau le correspondant d'une station internationale, qui a souhaité garder l'anonymat. L'officiel a reproché au journaliste la diffusion d'un reportage sur l'assassinat d'un candidat aux élections et de deux policiers dans la province. Cette information a été reprise par de nombreux médias afghans et internationaux. Le gouverneur a prédit au journaliste un sort similaire à celui de Mirwais Jalil - reporter afghan de la BBC World Service assassiné par des moudjahidin en 1994 - s'il ne travaillait pas en faveur des autorités locales. Un second journaliste de Jalalabad, Noorullah Noori, aurait été menacé de représailles par les autorités. Au même moment, un journaliste de Takhar, nord du pays, a perdu son travail suite aux interventions menaçantes d'un chef de guerre local. A Kaboul, le 8 septembre, Salim Wahdat, reporter de l'agence Afghan Voice (AVA), a été frappé puis détenu par des hommes des services secrets, l'Agence afghane de sécurité nationale. Il était en train de couvrir une cérémonie organisée par le ministère afghan de l'Education. Un autre journaliste d'AVA, Ruhullah Jalali, a également été détenu dans un cachot des services secrets après avoir tenté de rendre visite à son collègue. Ils ont été libérés au bout de huit heures et après l'intervention d'un représentant de l'Association des journalistes indépendants afghans. Salim Wahdat a affirmé que les agents des services secrets l'avaient accusé de prendre des photos pour le compte d'Al-Qaida.
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Updated on 20.01.2016