Les derniers journalistes indépendants, dont le neveu du chef de l'Etat, sont persécutés

Les proches de Djamchid Karimov (photo), neveu du président ouzbek, sont sans nouvelles de lui depuis une semaine. Son opposition connue au pouvoir de son oncle fait craindre pour sa vie. Arrêté deux jours après lui lors d'un coup monté, le journaliste indépendant Oulougbek Khaïdarov risque un minimum de cinq ans d'emprisonnement.

читать на русском Reporters sans frontières déplore l'arrestation à Jizak du journaliste indépendant Oulougbek Khaïdarov le 14 septembre 2006. On est également sans nouvelles depuis une semaine de son confrère et neveu du Président, Djamchid Karimov, aperçu pour la dernière fois le 12 septembre entre l'hôpital, où il venait de rendre visite à sa mère et son domicile de Jizak. «On assiste actuellement à l'extinction de la presse indépendante en Ouzbékistan sous les coups d'un système policier», a déploré l'association de défense de la liberté de la presse. Oulougbek Khaïdarov a été appréhendé par la police ouzbèke le 14 septembre, après qu'une femme lui avait glissé de l'argent dans une poche alors qu'il attendait le bus. Quelques secondes plus tard, et bien qu'il eut jeté l'argent à terre, il a été arrêté par des policiers. Il est, depuis, détenu dans la prison de Jizak, inculpé “d'extorsion et de chantage” (article 165 du code pénal) et risque 5 à 10 ans d'emprisonnement. Les deux journalistes, anciens correspondants de l'organisation Institute for War and Peace Reporting en Ouzbékistan, collaborateurs des sites Internet indépendants d'informations fergana.ru et centrasia.ru et proches de l'opposition, sont l'objet de persécutions de longue date de la part du pouvoir d'Islam Karimov. La disparition de Djamchid Karimov, neveu du président Islam Karimov, et journaliste de l'opposition, survenue deux jours avant l'arrestation de Oulougbek Khaïdarov, fait craindre qu'une nouvelle étape ne soit franchie dans l'éradication des dernières voix critiques en Ouzbékistan. Depuis la révolte d'Andijan en mai 2005, les autorités ont chassé du pays les médias étrangers et cherché à réduire au silence la presse indépendante, entraînant l'exil des journalistes les plus critiques qui sont dans l'incapacité de retrouver du travail. Quant à ceux qui résistent, ils sont systématiquement poursuivis en justice.
Publié le
Updated on 20.01.2016