A l’occasion de la Journée mondiale contre la censure sur internet, le 12 mars, Reporters sans frontières (RSF) dévoile des chiffres qui montrent que la Chine atteint des niveaux sans précédent en matière de cybercensure.

L’administration du cyberespace de Chine (Cyberspace Administration of China, CAC), une entité placée sous le contrôle personnel du président chinois Xi Jinping, a déployé, ces dernières années, un large éventail de mesures ciblant directement les 989 millions d’internautes chinois. A l’aide d’une armée de censeurs et d’une utilisation virtuose des nouvelles technologies, le régime exerce un contrôle sur l’information par le biais de la fermeture de sites, le blocage d’accès à des adresses IP, le filtrage de pages Web et le verrouillage de mots-clés sur les réseaux - des technologies largement utilisées pour faire taire les critiques après l’apparition de la Covid-19 l’année dernière. Les données compilées par RSF confirment que, depuis son arrivée au pouvoir en 2013, le président Xi Jinping a porté la censure d'Internet à des niveaux sans précédent en Chine.


  • Près d'un internaute sur quatre dans le monde est chinois, d'après le Centre d’information sur le réseau internet de Chine, l'autorité administrative en charge de l’internet du pays, qui dénombrait 989 millions d’usagers fin 2020.
  • La Chine a dépensé au moins 6,6 milliards de dollars US (environ 5,5 milliards d’euros) en matière de cybercensure en 2020, selon la fondation Jamestown.
  • D'après des sources officielles, au moins 2 millions de personnes travaillaient pour le système de cyberespionnage chinois en 2013, un nombre qui a très certainement augmenté depuis huit ans.
  • GreatFire, organisation de surveillance de la censure en Chine, estime que 16 % des 1 000 sites internet les plus visités au monde sont actuellement bloqués en Chine.
  • L’administration du cyberespace de Chine, l’organisme de régulation d’internet contrôlé personnellement par Xi Jinping, a révélé qu’entre janvier et fin septembre 2020, près de 130 000 comptes de réseaux sociaux et plus de 12 000 sites ont été fermés par le gouvernement.
  • Selon une étude réalisée en août 2020 par l'institut de recherche canadien Citizen Lab, plus de 2 000 mots-clés relatifs à la Covid-19 ont entraîné une censure sur WeChat, réseau social le plus populaire du pays qui regroupe près de trois quart des internautes chinois.
  • Selon des documents officiels ayant fait l’objet d’une fuite et publiés par ProPublica et The New York Times, au moins 3 200 directives confidentielles et 1 800 mémos ont été envoyés à des agents de propagande locaux et à des médias par la CAC afin de dissimuler, à ses débuts, l’étendue de l’épidémie de la Covid-19.


La Chine, qui stagne au 177e rang sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF, est la plus grande prison au monde pour les journalistes avec au moins 118 d’entre-eux détenus dans des conditions qui laissent souvent craindre pour leur vie.

Publié le
Mise à jour le 12.03.2021