Les autorités abandonnent leurs poursuites contre un blogger qui avait publié des caricatures de Jésus
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Les autorités singapouriennes ont abandonné leurs poursuites contre un blogger de 21 ans qui avait publié des caricatures de Jésus sur son weblog, mais ont déclaré qu'elles l'avaient "averti de façon appropriée". Accusé d'avoir enfreint la loi sur la sédition (Sedition Act), ce blogger risquait trois de prison ainsi qu'une amende de 5 000 dollars de Singapour (2 500 euros). Les caricatures avaient été publiées à partir du mois de janvier et les autorités étaient intervenues en mars pour qu'elles soient retirées. La police avait par ailleurs procédé à la confiscation de l'ordinateur du blogger.
"Certes, nous saluons cette décision car ces caricatures ne menaçaient en rien 'l'harmonie sociale' de Singapour et ne méritaient donc certainement pas la prison. Toutefois, nous souhaitons rappeler que les médias singapouriens sont étroitement contrôlés par le gouvernement et qu'Internet représente un moyen d'expression alternatif pour des citoyens fervents de nouvelles technologies. Nous déplorons que la pression se soit récemment accrue sur les bloggers de la cité-Etat. Ainsi, le gouvernement est intervenu, il y a deux semaines, pour suspendre la tribune rédigée par un blogger dans le quotidien Today. Après ces deux affaires, nous espérons que les internautes singapouriens ne seront pas intimidés et qu'ils continueront d'exprimer leurs opinions en ligne", a déclaré Reporters sans frontières.
Singapour figurait à la 140e place sur 167, du classement mondial 2005 de la liberté de la presse établie par l'organisation.
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22.06.2006
Un blogger risque la prison pour avoir publié des caricatures de Jésus
En mars 2006, un internaute a été forcé par la police de retirer de son blog quatre caricatures de Jésus. Il est accusé d'avoir enfreint la loi sur la sédition (Sedition Act) et risque une peine pouvant aller jusqu'à trois ans de prison. Reporters sans frontières dénonce une atteinte à la liberté d'expression et s'inquiète du comportement des autorités qui souhaitent favoriser l'autocensure au sein de la blogosphère singapourienne.
"Nous comprenons que des caricatures touchant à des symboles religieux puissent choquer. Celles-ci doivent toutefois être tolérées au nom de la liberté d'expression. On voit d'ailleurs mal comment la publication de quelques dessins humoristiques, même de mauvais goût, pourrait déstabiliser 'l'harmonie sociale' de Singapour, comme le laissent entendre les autorités. La police n'a pas à intervenir dans ce genre d'affaire. En s'en prenant à ce blogger, les autorités démontrent une fois encore qu'elles considèrent que la pluralité et l'indépendance des médias importe peu. Selon elles, le rôle de la presse est d'éduquer et de d'orienter la population. Une conception finalement très proche de celle des régimes chinois et vietnamiens", a déclaré l'organisation.
L'affaire a d'abord été rapportée par le quotidien singapourien Strait Times. Celui-ci n'indique toutefois ni le vrai nom du blogger, dont seul le pseudonyme "Char" est mentionné, ni l'adresse de sa publication. D'après le Strait Times, les caricatures incriminées n'auraient pas été réalisées par Char lui-même. Il les aurait simplement trouvées sur Internet et publiées sur son blog. L'une d'elles, postée en janvier 2006, représente Jésus en Zombie. Elles ont toutes été effacées par le blogger suite à l'intervention de la police. Toujours selon Strait Times, Char a reconnu que la publication de ces dessins était "une mauvaise idée" ("unwise move"). La police a confisqué l'ordinateur du blogger et lui a indiqué qu'une enquête était ouverte sur son cas. Lorsque Char a recontacté les autorités en mai, celles-ci lui ont indiqué que la procédure le concernant était toujours en cours.
Cette affaire intervient après la condamnation de trois bloggers, en décembre 2005, pour des propos racistes à l'encontre des communautés musulmane et malaise publiés sur Internet. L'un d'entre eux avait écopé d'un mois de prison. Reporters sans frontières s'était par ailleurs inquiétée, en avril 2006, d'une série de mesures restrictives dans le domaine du "podcasting" (podcasts : fichiers sonores publiés sur Internet) prises par le gouvernement. Voir : http://www.rsf.org/article.php3?id_article=17497
Singapour figurait à la 140e place, sur 167, du classement mondial 2005 sur la liberté de la presse de Reporters sans frontières.
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Publié le
Updated on
20.01.2016