Les attaques contre la presse se poursuivent malgré la libération de trois journalistes.

Reporters sans frontières est soulagée d'apprendre la libération des trois journalistes enlevés la semaine dernière dans la province de Kounar, près de la frontière pakistanaise (Nord-Est). Au courant de l'enlèvement du journaliste irakien Ghaith Abdul-Ahad, correspondant pour The Guardian, et de deux journalistes afghans, l'organisation avait gardé l'information confidentielle pour préserver leur sécurité. Par ailleurs, plusieurs professionnels des médias ont été victimes de violences au cours des dernières semaines. "Ces récents événements témoignent du degré d'insécurité dans laquelle les professionnels des médias travaillent. Ils servent courageusement leur profession dans des conditions extrêmes, aussi bien dans les régions frontalières, difficilement contrôlables, que dans la capitale. Nous appelons les autorités afghanes à mener des enquêtes, pour retrouver les auteurs de ces agressions et détentions abusives", a déclaré Reporters sans frontières. "Nous demandons une nouvelle fois que la sécurité des professionnels des médias soit assurée, et que les parties prenantes au conflit mettent enfin en œuvre nos recommandations, présentes dans le rapport de mission publié en début d'année", a ajouté l'organisation. Le 16 décembre, à Kaboul, Nasto Naderi, journaliste pour la chaîne de télé Noorin, a été violemment agressé par des membres des forces de l'ordre. Le journaliste a été frappé et détenu pendant quelques heures, sur son lieu de travail. Le 11 décembre, dans le nord-est du pays, des militants ont enlevé le journaliste irakien et les deux journalistes afghans, dont l'identité n'a pas été révélée, venus interviewer les militants. Les journalistes ont été détenus pendant six jours, avant d'être finalement relâchés. Par ailleurs, le 3 décembre 2009, à Kaboul, une équipe de télévision a été victime de violences par un groupe d'hommes armés. Alors qu'ils préparaient un reportage dans la capitale, le journaliste Nasir Ahmad et le cameraman Sibghatullah, tous deux employés par la chaîne de télévision privée Sepehr, ont été violemment agressés. Un groupe d'hommes armés, aux ordres d’Abdolbassir Mahbobi, l’un des responsables du "Mouvement de la révolution islamique", les ont frappés puis séquestrés pendant plusieurs heures. Le matériel des journalistes a également été endommagé. Malgré la plainte déposée par la chaîne et par les journalistes, aucune poursuite n'a été engagée contre les assaillants. Lire le rapport de mission publié le 16 mars 2009 : http://www.rsf.org/spip.php?page=article&id_article=30587
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Updated on 20.01.2016