Le site bulgare Bivol sous pression après avoir remporté un prix de journalisme d’investigation

Reporters sans frontières (RSF) dénonce les pressions visant le site d’information bulgare Bivol (Bivol.bg) par une fondation qui se présente comme garante d’une presse libre et indépendante en Bulgarie.

La fondation Radostina Konstantinova (du nom d’une journaliste décédée en 2010) - seul organisme du pays à décerner un prix du journalisme d’investigation - vient de retirer son trophée au lauréat du concours, le site Bivol, au motif que les identités des deux auteurs n’apparaissaient pas sur le site d’information. Or, contrairement à ces allégations, les noms des journalistes y figurent très clairement. Bivol est simplement leur signature commune, ont-ils expliqué à RSF.


Le jury composé de journalistes de renom s’est d’ailleurs publiquement élevé contre cette décision du conseil d'administration qu’il juge arbitraire. Les auteurs consacraient leur enquête aux propriétés cachées du fabricant de tabac “Bulgartabac” et à la construction sur les bords de la mer noire d’un palace pour le compte d’un sulfureux politicien, Ahmed Dogan, dirigeant historique de la minorité turque en Bulgarie.


“RSF dénonce les pressions exercées contre deux journalistes d’investigation Atanas Tchobanov et Assen Yordanov (héros de l’information RSF en 2014). La fondation qui cherche à nuire à la réputation de ces journalistes avance des arguments fallacieux inadmissibles. Ce qui dérange en réalité, c’est que les reporters révèlent des informations embarrassantes pour certains hommes politiques bulgares ”, a déclaré Pauline Adès-Mével responsable du bureau UE-Balkans de RSF.



Lanterne rouge de l’Union européenne, la Bulgarie occupe la 113ème place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2016.

Publié le
Updated on 19.05.2016