Le service d’ordre du Front national violente une journaliste à Nice

Le service d’ordre du Front national a violemment bousculé une quinzaine de journalistes venus couvrir, le 12 juin à Nice, un meeting de Jean-Marie Le Pen, président d’honneur du parti. Brigitte Renaldi, journaliste d’Europe 1, a porté plainte pour violence contre sa personne. Une autre journaliste a reçu un coup à la poitrine. Jean-Marie Le Pen était attendu à Nice en début de soirée le 12 juin 2014 pour un meeting politique organisé dans un hôtel du centre-ville. Les journalistes présents pour couvrir l’évènement, interdits d’entrer à l’intérieur de l’établissement, s’étaient rassemblés à dehors pour recueillir les propos du député européen FN à sa sortie de voiture. Lorsque Jean-Marie Le Pen est arrivé vers 19 heures, le service d’ordre du parti a préparé son entrée en bousculant violemment les journalistes présents. Prise dans la bousculade, Brigitte Renaldi a été projetée au sol. Par chance, elle a pu être rattrapée par un confrère qui lui a évité une chute brutale. Prise d’une crise de tachychardie suite à la bousculade, la journaliste a dû longuement reprendre son souffle. Examinée par un médecin dans la matinée du 13 juin, Brigitte Renaldi souffre d’une importante contracture au dos. La journaliste devra observer 5 jours d’interruption totale de travail (ITT). Elle a porté plainte contre les membres du service d’ordre présents lors du meeting pour “violence”. Interrogée par Reporters sans frontières, la journaliste d’Europe 1 est revenue sur cette bousculade qu’elle considère “bien plus violente que d’habitude”. Expérimentée, la journaliste concède que l’exercice de la bousculade “fait partie du métier”, mais estime que “le service d’ordre du FN a cette fois été trop loin”, usant d’une “violence complètement disproportionnée”. L’affaire est désormais entre les mains du parquet de Draguignan, qui décidera si il y a matière à instruire. Le cas échéant, le parquet de Nice sera saisi de l’affaire. Pour sa part, Jean-Marie Le Pen a qualifié la plainte de Brigitte Renaldi d’”affabulation” par le biais d’un communiqué en date du 13 juin. Violence entre le service d’ordre du FN et les journalistes, une pratique ancienne L’histoire du FN est émaillée d’incidents à l’égard des journalistes, notamment sous la présidence de Jean-Marie Le Pen. Entre 1990 et 2011, Reporters sans frontières dénombre plus d’une vingtaine d’épisodes violents impliquant le service d’ordre du parti d’extrême droite ou ses militants. Par exemple, en janvier 2011, un journaliste de France 24 avait été passé à tabac par le service d’ordre du FN en marge d’une soirée de gala donnée par le parti. Mais le FN n’est pas le seul parti concerné. Un membre du service d’une manifestation du Front de gauche avait saisi à la gorge un journaliste en mai 2013.
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Updated on 20.01.2016