Le 17 avril, le secrétaire à la Défense (photo), qui est également le frère cadet du président, a menacé de mort la rédactrice en chef du Daily Mirror et d'exterminer une journaliste, en raison d'articles sur le sort des civils dans le conflit. Reporters sans frontières s'est adressée à Benoît XVI, qui reçoit Mahinda Rajapakse le 20 avril 2007, afin qu'il intervienne en faveur de la liberté de la presse.
Reporters sans frontières condamne avec fermeté les menaces proférées par le secrétaire à la Défense et frère cadet du président, Gotabhaya Rajapakse, à l'encontre de la rédactrice en chef du Daily Mirror, Champika Liyanaarachchi. Il a également menacé d'"exterminer" une journaliste de la rédaction, accusée de publier des articles sur le sort des civils victimes de la guerre.
"Il est indispensable que Gotabhaya Rajapakse présente ses excuses à Champika Liyanaarachchi et Uditha Jayasinghe au plus vite et qu'il renonce à ce type d'intimidations. Menacer de manière aussi violente deux journalistes, dont la première rédactrice en chef d'un quotidien dans l'histoire de la presse sri lankaise, est indigne d'un ministre et dangereux pour toute la profession. Ce harcèlement à l'encontre des journalistes indépendants porte également atteinte à la crédibilité du chef de l'Etat", a déclaré Reporters sans frontières. L'organisation a adressé une lettre au Vatican pour que le pape Benoît XVI intervienne auprès du président Mahinda Rajapakse en faveur du respect de la liberté de la presse dans le pays, et notamment sur ces récentes menaces.
Le 17 avril 2007, Champika Liyanaarachchi a reçu sur son téléphone portable un appel de Gotabhaya Rajapakse à propos de la ligne éditoriale du Daily Mirror sur la guerre civile. Le secrétaire d'Etat à la Défense a notamment fait référence à un article publié le 16 avril qu'il a jugé hostile au gouvernement. Selon le frère du président, la milice tamoule progouvernementale "Karuna" pourrait se venger de cet article. Dans ce cas, le gouvernement ne pourrait pas la protéger, a-t-il affirmé. Gotabhaya Rajapakse a demandé à Champika Liyanaarachchi de démissionner pour ne pas faire l'objet de représailles. Gotabhaya Rajapakse lui a expliqué qu'il ferait pression sur la direction du journal pour obtenir son départ. Enfin, Gotabhaya Rajapakse a dit qu'il allait "exterminer" Uditha Jayasinghe, une journaliste du Daily Mirror, auteur de nombreux articles sur le sort des civils déplacés par le conflit dans l'Est.
Le président Mahinda Rajapakse a contacté Champika Liyanaarachchi quelques heures seulement après l'incident pour l'assurer qu'il allait ordonner une enquête. Le lendemain, l'ambassadeur britannique à Colombo, Dominick Chilcott, s'est rendu dans les bureaux du Daily Mirror pour exprimer sa solidarité. Ce geste a provoqué la colère de Gotabhaya Rajapakse qui a convoqué le diplomate pour un entretien à son bureau de Colombo.