À New York, les États-Unis annoncent rejoindre le Partenariat sur l’information et la démocratie

À l’occasion du second Sommet pour l’information et la démocratie organisé en marge de l’Assemblée Générale des Nations unies à New York le 22 septembre 2022, les États-Unis ont annoncé rejoindre l’initiative lancée par Reporters sans frontières (RSF) il y a maintenant quatre ans.

Lors du Sommet pour l’information et la démocratie, organisé conjointement par le ministère français des Affaires étrangères et le Forum sur l’information et la démocratie, la sous-secrétaire d’État en charge de la diplomatie publique américaine, Élizabeth Allen, qui représentait le secrétaire d’État Antony Blinken, a annoncé l’adhésion des États-Unis au Partenariat international pour l’information et la démocratie. L’Uruguay a également rejoint le Partenariat à cette occasion.

Le sommet était co-présidé par la ministre française de l’Europe et des affaires étrangères, Catherine Colonna, et le président du Forum sur l’information et la démocratie, Christophe Deloire, en présence de Volker Turk, sous-secrétaire général des Nations unies.

Lancé en 2019 à l’initiative de RSF, et fondé sur les principes édictés par la Commission internationale sur l’information et la démocratie, composée de Joseph Stiglitz, Amartya Sen et Maria Ressa, Shirin Ebadi et de 21 autres personnalités, le Partenariat intergouvernemental compte désormais 47 États membres. Il vise à établir des garanties démocratiques dans l’espace global de l’information et la démocratie.

"Je suis honorée d'être ici et heureuse d'annoncer que les États-Unis rejoignent le Partenariat international pour l'information et la démocratie, a déclaré Élizabeth Allen, sous-secrétaire d'État à la diplomatie publique. Nous savons qu'il n'y a pas un seul problème mondial que nous pouvons résoudre seuls, et nous sommes impatients de continuer à travailler avec vous tous pour faire progresser les principes démocratiques dans l'espace de la communication et de l'information. Nous rejoignons le Partenariat à un moment crucial. Dans le monde entier, la liberté des médias est en déclin, en partie grâce à deux facteurs instigateurs cruciaux : le rôle de la désinformation et les défis à la durabilité du journalisme." 

Elle a ajouté : "Nous sommes profondément honorés par l'opportunité de rejoindre ce partenariat et d'explorer de nouvelles possibilités de collaboration. C'est par le biais de plateformes telles que le Partenariat que nous nous réunissons, innovons, établissons un consensus et travaillons à la création d'un écosystème d'information et de communication plus démocratique. Nous sommes plus forts ensemble, et les États-Unis sont impatients de se mettre au travail." 

Pour Christophe Deloire, secrétaire général de RSF et président du Forum sur l’information et la démocratie, “l’adhésion des États-Unis au Partenariat sur l’information et la démocratie est une avancée significative qui confortera ce processus multilatéral et permettra sa montée en puissance. Au cours de l’histoire, les États-Unis ont apporté une contribution majeure à l’édiction de principes pour l’espace public démocratique et il est crucial qu’ils continuent à œuvrer dans ce sens.”

Les États-Unis rejoignent ainsi une initiative fondée sur une dialectique innovante entre les États et la société civile, incarnée entre autres au sommet par des grandes figures telles Maria Ressa, lauréate du prix Nobel de la paix, Shoshana Zuboff, auteure de L’Âge du capitalisme de surveillance, Nighat Dad, vice-présidente du Forum, et Damian Tambini, chercheur à la London School of Economics.

Des livrables concrets ont par ailleurs été apportés par le Forum sur l’information et la démocratie, organe de mise en oeuvre du Partenariat créé par RSF et 10 organisations de la société civile et du monde de la recherche :

  • La publication des plans de l’Observatoire sur l’information et la démocratie qui publiera des évaluations périodiques de l’espace de l’information et de la communication. L'Observatoire a été présenté lors du Sommet par Shoshana Zuboff, co-présidente du groupe de travail de préfiguration.
  • La publication d’une série de recommandations pour la mise en place de régimes de responsabilité pour les réseaux sociaux et leurs utilisateurs, présentées lors du Sommet par Damian Tambini.
  • Le lancement d’un groupe de travail sur le pluralisme dans les algorithmes de curation et d’indexation, dont le comité de pilotage sera présidé par Pier Luigi Parcu, directeur du Centre pour le pluralisme et la liberté des médias à L'Institut Universitaire Européen.  
  • Le soutien de onze États du Partenariat à la Journalism Trust Initiative, un mécanisme d’auto-régulation permettant de favoriser les médias répondant à des règles éthiques et d’indépendance et mettant en œuvre la méthodologie journalistique. 

Au cours du Sommet, les États ont notamment discuté les recommandations produites par les deux premiers groupes de travail du Forum, Pour mettre fin aux infodémies et pour mettre en place Un New Deal pour le journalisme.

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