Le réseau social Vkontakte dans le collimateur des services de sécurité
Organisation :
Pavel Durov, fondateur et directeur général du réseau social Vkontakte, qui compte plus de 5 millions d’utilisateurs en Russie, a été enjoint par le Service fédéral de sécurité (FSB) de procéder à la fermeture de sept groupes ou événements appelant à manifester dans les prochains jours (dont un groupe appelant à défendre le parti au pouvoir). Un porte-parole de Vkontakte a publiquement déclaré que cette requête ne serait pas appliquée et qu’il n’y aurait pas de censure. Suite à ces déclarations, Pavel Durov a été convoqué au parquet de Saint-Pétersbourg le 9 décembre 2011.
"Cette injonction hors de proportion vise à priver les internautes de leur liberté d’expression, d’opinion et de rassemblement. Les autorités utilisent comme prétexte la prévention des violences pour renforcer leur gestion sécuritaire du Net. La plupart des groupes en ligne dont le FSB exige la fermeture appellent clairement leurs membres à respecter la loi et à ne pas répondre aux provocations", a déclaré Reporters sans frontières.
Selon les estimations d’un blogueur russe, jusqu’à 185 000 internautes seraient inscrits dans des groupes ou des événements de protestation.
En plus de lutter contre la contestation en ligne, le Kremlin utilise ses propres armes cybernétiques. Plusieurs milliers de comptes Twitter auraient ainsi été piratés pour poster des messages pro-gouvernement, en utilisant les hashtags (mots-clés) populaires des contestataires (notamment les hashtags #navalny, du nom du célèbre blogueur de l’opposition, ou #триумфальная, la place Triumfalnaya à Moscou) afin de saturer le flux d’information sur le réseau social.
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Journalistes et blogueurs interpellés en marge des manifestations à Moscou
06.12.2011 Reporters sans frontières déplore l’interpellation de plusieurs journalistes, blogueurs et photographes venus couvrir les manifestations du 5 décembre 2011 à Moscou. « Rien ne justifie d’empêcher les professionnels de l’information de faire leur travail en couvrant un événement politique de cette importance, a déclaré l’organisation. La presse ne doit pas faire les frais de la paranoïa des autorités. La justice doit immédiatement remettre en liberté les journalistes et blogueurs encore en garde à vue », a déclaré l’organisation. Entre 5 000 et 10 000 personnes se sont rassemblés hier à Moscou, sur le boulevard de Tchistye Proudy, pour contester le résultat des élections législatives du 4 décembre et dénoncer des irrégularités. Le rassemblement était autorisé, mais les forces de police l’ont dispersé manu militari alors qu’il se transformait en marche vers les locaux de la Commission électorale centrale. Environ 300 manifestants ont été arrêtés, dont le célèbre blogueur d’opposition Alexeï Navalny. Plusieurs journalistes présents pour couvrir l’événement ont également été interpellés, dont Ilya Barabanov (The New Times), Evgueni Erchov (Izvestya), Aleksandr Borzenko (Echo de Moscou), Ilya Vasiounine (Dojd TV), le blogueur et photographe Ilya Varlamov, ainsi que des correspondants des agences Reuters et Bloomberg. La plupart d’entre eux ont été relâchés presque aussitôt, après que la police s’est assurée qu’ils étaient bien journalistes. Mais à la différence des autres, le directeur des publications du magazine Forbes, Alexeï Kamensky, est toujours en garde à vue. Tout comme Alexeï Navalny, il est accusé de « refus d’obtempérer aux injonctions des fonctionnaires de police » et encourt jusqu’à quinze jours de détention. « La direction de la police refuse de nous dire quand il doit être déféré devant le juge, a déclaré à Reporters sans frontières le rédacteur en chef de Forbes, Grigory Pounanov. Nous exigeons la remise en liberté immédiate de notre collaborateur. En tant que journaliste, il avait tout à fait le droit de se trouver sur les lieux du rassemblement, il n’a violé aucune loi. » Alors que de nouveaux rassemblements ont été annoncés par le parti Russie Unie comme par ses opposants, le dispositif de sécurité a été renforcé dans la capitale et à ses alentours. Des unités des forces spéciales se sont positionnées sur les principales artères de la capitale. Environ 5 000 personnes ont répondu à un appel à manifester ce soir sur la place Trioumfalnaya de Moscou, sur le réseau social russe Vkontakte. De nouveaux troubles étant prévisibles, Reporters sans frontières appelle les forces de l’ordre à la retenue et au respect du droit à l’information. Lire les précédents communiqués de Reporters sans frontières à ce sujet: - 05.12.2011: Elections législatives : le débat politique entravé par des cyberattaques et des arrestations de journalistes - 30.11.2011: Les autorités accentuent leur contrôle des médias à l’approche des élections Photos: Ekho Moskvy, Youri Timofeïev (RFE/RL), Ridus
06.12.2011 Reporters sans frontières déplore l’interpellation de plusieurs journalistes, blogueurs et photographes venus couvrir les manifestations du 5 décembre 2011 à Moscou. « Rien ne justifie d’empêcher les professionnels de l’information de faire leur travail en couvrant un événement politique de cette importance, a déclaré l’organisation. La presse ne doit pas faire les frais de la paranoïa des autorités. La justice doit immédiatement remettre en liberté les journalistes et blogueurs encore en garde à vue », a déclaré l’organisation. Entre 5 000 et 10 000 personnes se sont rassemblés hier à Moscou, sur le boulevard de Tchistye Proudy, pour contester le résultat des élections législatives du 4 décembre et dénoncer des irrégularités. Le rassemblement était autorisé, mais les forces de police l’ont dispersé manu militari alors qu’il se transformait en marche vers les locaux de la Commission électorale centrale. Environ 300 manifestants ont été arrêtés, dont le célèbre blogueur d’opposition Alexeï Navalny. Plusieurs journalistes présents pour couvrir l’événement ont également été interpellés, dont Ilya Barabanov (The New Times), Evgueni Erchov (Izvestya), Aleksandr Borzenko (Echo de Moscou), Ilya Vasiounine (Dojd TV), le blogueur et photographe Ilya Varlamov, ainsi que des correspondants des agences Reuters et Bloomberg. La plupart d’entre eux ont été relâchés presque aussitôt, après que la police s’est assurée qu’ils étaient bien journalistes. Mais à la différence des autres, le directeur des publications du magazine Forbes, Alexeï Kamensky, est toujours en garde à vue. Tout comme Alexeï Navalny, il est accusé de « refus d’obtempérer aux injonctions des fonctionnaires de police » et encourt jusqu’à quinze jours de détention. « La direction de la police refuse de nous dire quand il doit être déféré devant le juge, a déclaré à Reporters sans frontières le rédacteur en chef de Forbes, Grigory Pounanov. Nous exigeons la remise en liberté immédiate de notre collaborateur. En tant que journaliste, il avait tout à fait le droit de se trouver sur les lieux du rassemblement, il n’a violé aucune loi. » Alors que de nouveaux rassemblements ont été annoncés par le parti Russie Unie comme par ses opposants, le dispositif de sécurité a été renforcé dans la capitale et à ses alentours. Des unités des forces spéciales se sont positionnées sur les principales artères de la capitale. Environ 5 000 personnes ont répondu à un appel à manifester ce soir sur la place Trioumfalnaya de Moscou, sur le réseau social russe Vkontakte. De nouveaux troubles étant prévisibles, Reporters sans frontières appelle les forces de l’ordre à la retenue et au respect du droit à l’information. Lire les précédents communiqués de Reporters sans frontières à ce sujet: - 05.12.2011: Elections législatives : le débat politique entravé par des cyberattaques et des arrestations de journalistes - 30.11.2011: Les autorités accentuent leur contrôle des médias à l’approche des élections Photos: Ekho Moskvy, Youri Timofeïev (RFE/RL), Ridus
Publié le
Updated on
20.01.2016