Jerzy Urban, rédacteur en chef du journal satirique polonais Nie, a finalement été condamné le 25 janvier à une amende équivalant à 5000 euros pour des propos jugés « offensants » envers le pape Jean-Paul II. Si le tribunal n'a pas suivi la peine de 10 mois de prison avec sursis requise par le procureur, il a en revanche maintenu une sanction financière lourde.
Le tribunal de Varsovie a condamné le rédacteur en chef du journal satirique Nie à une amende équivalant à
5 000 euros, le 25 janvier 2005. Jerzy Urban a été reconnu coupable d'avoir insulté le pape Jean-Paul II en sa qualité de « chef d'Etat étranger » sur la base de l'article 136.3 du code pénal polonais. La peine de 10 mois de prison avec sursis requise par le procureur a été abandonnée, mais le montant élevé de l'amende, pour un simple article satirique, constitue un dangereux précédent judiciaire pour la liberté d'expression en Pologne.
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Le rédacteur en chef d'un journal satirique risque une peine de prison pour des propos « offensants »
19 janvier 2005
Le 14 janvier 2005, le procureur du tribunal de Varsovie a requis une peine de 10 mois de prison avec sursis et une amende équivalant à 5.000 euros à l'encontre de Jerzy Urban, rédacteur en chef du journal satirique Nie, à la suite d'un éditorial publié le 15 août 2002 et jugé « offensant » envers le pape Jean-Paul II par le parquet polonais.
Reporters sans frontières s'inquiète de ces poursuites judiciaires intentées à la suite d'un simple article satirique pouvant constituer un précédent dangereux dans un Etat membre de l'Union Européenne. « Nous savons pertinemment que critiquer le pape Jean-Paul II reste un tabou absolu en Pologne, mais cela ne doit pas empêcher les autorités de se conformer aux règles juridiques qui régissent la liberté de la presse en Europe (notamment l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme sur la liberté d'expression) » a déclaré Reporters sans frontières.
Dans un article publié le 15 août 2002, la veille de la venue du pape en Pologne, intitulé « Le sadomaso ambulant », le souverain pontife était qualifié de « Brejnev du Vatican », en référence à la continuité de son règne en dépit de son état de santé déclinant. Il était également traité de « vieillard impotent » présentant au public un « spectacle d'horreur ».
Le parquet polonais a estimé que Jerzy Urban avait « transgressé les limites légales de la liberté de parole et les normes d'éthique journalistique, par l'usage d'expressions offensantes et ridiculisant le pape, dans le but de calomnier et d'humilier » Jean-Paul II. Ainsi, le rédacteur en chef de Nie risque jusqu'à trois ans de prison pour « insulte publique à l'égard d'un chef d'Etat étranger », sur la base de l'article 136.3 du code pénal polonais.
Le verdict sera rendu le 25 janvier. Si toutefois le réquisitoire du procureur de Varsovie se confirme et que le rédacteur en chef de Nie écope d'une peine inférieure ou égale à 10 mois de prison avec sursis, cela constituera une atteinte à la liberté d'expression dangereuse pour la sauvegarde du pluralisme des opinions en Pologne. Jerzy Urban a déclaré , non sans provocation, vouloir être condamné à une peine de prison ferme parce que cela serait « un signe évident de l'existence d'une censure pro-Eglise » en Pologne.
Le tribunal de Varsovie a condamné le rédacteur en chef du journal satirique Nie à une amende équivalant à 5 000 euros, le 25 janvier 2005. Jerzy Urban a été reconnu coupable d'avoir insulté le pape Jean-Paul II en sa qualité de « chef d'Etat étranger » sur la base de l'article 136.3 du code pénal polonais. La peine de 10 mois de prison avec sursis requise par le procureur a été abandonnée, mais le montant élevé de l'amende, pour un simple article satirique, constitue un dangereux précédent judiciaire pour la liberté d'expression en Pologne.