Le président de “New Tech” retire sa plainte en diffamation contre Minoru Tanaka
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Reporters sans frontières se félicite de l’annonce du retrait, le 12 août 2013, de la plainte pour diffamation déposée par le président d’une société du secteur nucléaire, “New Tech”, à l’encontre du journaliste Minoru Tanaka. Le retrait de la plainte a été accepté par le tribunal de Tokyo.
“Le harcèlement dont a été victime Minoru Tanaka n’était rien d’autre qu’une tentative d’intimidation fomentée par un acteur influent du ‘village nucléaire’, visant à contraindre le journaliste au silence et à l’auto-censure. Nous nous réjouissons de voir que cette manœuvre n’a pas fonctionné mais demeurons inquiets pour les autres journalistes qui s’intéressent à la question sensible du nucléaire au Japon. Nous déplorons encore de trop nombreux cas de journalistes qui subissent des pressions ou sont victimes de censure alors qu’ils tentent d’informer sur la catastrophe de Fukushima et ses conséquences, ”, a déclaré Reporters sans frontières.
“L’amende à laquelle aurait pu être condamné Minoru Tanaka s’il avait été reconnu coupable de diffamation était clairement démesurée. Nous appelons donc les tribunaux qui pourraient à l’avenir être investis de cas similaires à rejeter les plaintes en justice stratégiques, communément appelées ‘SLAPP’, et à proposer des alternatives proportionnées, telles que, par exemple, la publication d’un droit de réponse”, a ajouté l’organisation.
Le journaliste freelance Minoru Tanaka, 52 ans, était poursuivi pour diffamation par Shiro Shirakawa, président de “New Tech”, une entreprise de systèmes de sécurité pour centrale nucléaire, après qu’il a publié le 16 décembre 2011 dans l’hebdomadaire Shukan Kinyobi, un article titré “Le dernier grand fixeur : M Shiro Shirakawa - il prend sa part du gâteau nucléaire de TEPCO”. Le journaliste y dévoilait, sur la base d’informations publiques, le rôle d’”intermédiaire” joué par Shiro Shirakawa entre la compagnie nucléaire, des entreprises du bâtiment, des représentants du gouvernement (parmi lesquels des célèbres législateurs comme Shizuka Kamei) et des organisations clandestines.
Depuis l’accident de Fukushima-Daiichi en mars 2011, les journalistes freelance qui couvrent les sujets liés au nucléaire sont particulièrement visés par des restrictions dans l’accès à l’information, en étant notamment empêchés de couvrir les manifestations anti-nucléaires.
Reporters sans frontières avait dénoncé à plusieurs reprises le harcèlement judiciaire dont était victime Minoru Tanaka. Le journaliste risquait une amende de 67 millions de yen (environ 670 000 euro).
Publié le
Updated on
20.01.2016