Le militant des droits de l’homme Hu Jia libéré, mais sous haute surveillance
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Le défenseur des droits de l'Homme chinois Hu Jia a été libéré le 26 juin 2011, a annoncé son épouse Zeng Jinyan, le même jour, sur son compte Twitter : "Après une nuit sans sommeil, Hu Jia est arrivé chez lui à 2h30 du matin. Tranquille, très heureux".
Zeng Jinyan a twitté, le 27 juin, à l’attention des médias ou sympathisants de son mari, le message suivant : “Ne venez pas nous voir, vous ne pourriez pas entrer”. Le domicile du couple a été placé sous étroite surveillance policière.
Si Reporters sans frontières est soulagée de savoir Hu Jia enfin libre, l’organisation s’inquiète de ses conditions de vie, des entraves à sa liberté d’expression et de mouvement dont il fait l’objet, et de pressions exercées sur lui et ses proches. L’organisation fera preuve de la plus grande vigilance quant au traitement qui leur sera réservé, notamment après que l’attention médiatique sera retombée. Cette libération, qui intervient alors que le Premier ministre Wen Jiabao est en déplacement en Europe, ne doit pas masquer le durcissement de la répression, ces derniers mois, contre les dissidents, alors que le pays craint les risques de contagion des révolutions arabes.
Avant la libération de Hu Jia, la police avait averti Zeng Jinyan que son mari ne pourrait probablement pas mener une “vie normale” après sa libération. Un placement en résidence surveillée, une mesure dont ont fait l’objet d’autres militants libérés ces derniers mois, semble en effet se dessiner.
Interviewé le 26 juin par la chaîne Cable TV, basée à Hong-Kong, le dissident a déclaré vouloir reprendre ses activités politiques, mais de manière prudente, en prenant en compte les conséquences éventuelles pour sa famille. “Il faut être loyal envers sa conscience”, a-t-il dit. Et d’ajouter : “Ils m'ont demandé de vivre une vie ordinaire et ne pas affronter le régime, car ce régime est très cruel et viole de façon arbitraire la dignité de ses citoyens”.
Hu Jia, qui s’est distingué pour son soutien aux malades du sida et par son combat en faveur de l’environnement, terminait de purger une peine de trois ans et demi de prison pour tentative de subversion en raison de ses propos publiés sur Internet et des interviews accordées à la presse étrangère. Il est privé de ses droits politiques pour une période d’un an. Il avait reçu, en 2008, le prix Sakharov pour la liberté de pensée décerné par le Parlement européen.
AFP PHOTO/Zeng Jinyan/HO
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Updated on
20.01.2016