Le matériel de Al-Jazira saisi

Reporters sans frontières demande aux autorités soudanaises de restituer immédiatement à Al-Jazira le matériel de transmission et les trois caméras de la chaîne de télévision saisis, le 17 décembre, par les services de sécurité. " La saisie du matériel d'Al-Jazira est un signe supplémentaire de la pression intolérable exercée par les forces de sécurité sur la liberté d'information, réduite à une peau de chagrin au Soudan ! Après six suspensions de journaux en moins de quatre mois, c'est au tour d'une chaîne de télévision d'être censurée sous des prétextes administratifs fallacieux", a déclaré Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières. Le 17 décembre, les services de sécurité ont pénétré dans les locaux d'Al-Jazira à Khartoum, sans mandat de perquisition, et saisi le matériel de transmission et trois caméras. Selon les autorités soudanaises, les droits de douane sur cet équipement n'auraient pas été payés par la chaîne qatarie. " Tout le matériel saisi est entré officiellement au Soudan, remplissant toutes les conditions réglementaires et financières du service des douanes, comme en témoignent nos documents officiels ", a déclaré à Reporters sans frontières Islam Salih, directeur local d'Al-Jazira à Khartoum. Islam Salih et Hamid Tirab, cameraman de la chaîne, ont par la suite été emmenés aux services des douanes par les forces de sécurité. Les douanes ont reconnu que le matériel était en règle. Les deux hommes ont été relâchés en fin de journée après trois heures de détention, mais le matériel ne leur a pas été restitué. Al-Jazira avait reçu un avertissement des forces de sécurité, quelques jours auparavant, si la chaîne poursuivait la ligne éditoriale de sa couverture des actualités nationales, notamment la question de la guerre civile au Sud-Soudan. " Si vous ne changez pas d'attitude, nous réagirons " avaient-elles menacé par téléphone. Les forces de sécurité sont d'ailleurs intervenues dans les locaux d' Al-Jazira après la diffusion d'interviews de membres de l'opposition soudanaise. Reporters sans frontières demande par ailleurs à la justice soudanaise d'autoriser la reparution des quotidiens Al-Ayam (suspendu depuis le 3 décembre) et du Khartoum Monitor (suspendu depuis le 24 novembre).
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Updated on 20.01.2016