Le journaliste Paul Garay Ramírez libéré : "une avancée dans la dépénalisation des délits de presse"
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Reporters sans frontières s’est réjouit d’apprendre que le 28 octobre 2011, la Cour suprême de Lima a absous Paul Garay Ramírez qui était condamné à 18 mois de prison ferme pour "diffamation" contre le procureur Agustín López Cruz et purgeait sa peine depuis avril dernier.
L’enregistrement qui tenait lieu de preuve du fait diffamatoire a été considéré comme nul par le juge Hugo Príncipe Trujillo, car la voix du journaliste n’a pas été identifiée. Le juge a annulé l’amende de 20000 nouveaux soles (soit 7,400 dollars) de réparation civile qui accompagnait la sentence ainsi que toutes les charges contre le journaliste.
La libération de Paul Garay Ramírez constitue une avancée dans la dépénalisation des délits de presse. Cependant, l’organisation exige que la loi sur la réforme du code pénal concernant les délits de presse, adoptée par la Commission permanente du Parlement le 21 juillet 2011, soit enfin promulguée.
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Accusé d’avoir “diffamé” un procureur, Paul Garay Ramírez, directeur de programme de la chaîne Visión 47 TV et correspondant de la radio La Exitosa, s’est vu infliger une condamnation à trois ans de prison ferme par un tribunal d’Ucayali (Centre-Est), le 19 avril 2011. Depuis cette date, le Pérou compte deux journalistes emprisonnés. Oswaldo Pereyra Moreno, de la station Radio Macarena, avait écopé d’une peine d’un an de prison ferme pour le même motif en juin 2010 et devrait donc sortir bientôt.
Sur le fond de cette nouvelle affaire, la procédure est plus que contestable. Paul Garay Ramírez était poursuivi pour avoir mis en cause le procureur Agustín López après le classement sans suites de deux affaires de corruption. Seul un court enregistrement radiophonique a tenu lieu de preuve du fait diffamatoire. Or, Paul Garay Ramírez a démenti que la voix enregistrée était la sienne et a surtout confirmé qu’il ne travaillait pas, à l’époque, pour la station de radio dont provenait l’enregistrement.
A l’insuffisance de preuve s’ajoute ici le scandale d’une condamnation à une lourde peine de prison ferme pour un délit de presse. A l’inverse de la tendance observée dans la plupart des pays du continent, le Pérou a connu ces dernières années une recrudescence des peines de la pénalisation de la “diffamation”. Ce processus va à l’encontre des standards juridiques inter-américains. Il s’agit également d’une véritable incitation à l’autocensure adressée à la presse. Devant ce jugement inique, Reporters sans frontières appelle les deux candidats au second tour de l’élection présidentielle du 5 juin – Ollanta Humala et Keiko Fujimori - à prendre solennellement l’engagement d’une dépénalisation des délits de presse en cas de victoire.
Habitué des thèmes sensibles, Paul Garay Ramírez s’était fait des ennemis au sein de la classe politique et de la magistrature en dénonçant la scandaleuse impunité dont ont bénéficié les commanditaires présumés de l’assassinat, en 2004, du journaliste Alberto Rivera Fernández. Paul Garay Ramírez avait été l’un des premiers à révéler l’implication dans cette affaire de l’ancien maire de Pucallpa Luis Valdez Villacorta, acquitté depuis. Nous espérons que son procès en appel corrigera le jugement de première instance. Nous réclamons, sans attendre, sa remise en liberté.
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Updated on
20.01.2016