Le journaliste Nilo Baculo Sr. abattu six ans après avoir vu ses mesures de protection refusées

Reporters sans frontières condamne le meurtre du journaliste de radio, Nilo Baculo Sr., le 9 juin 2014 dans la ville de Calapan (centre des Philippines). Le journaliste, qui s’était vu refuser en 2008 des mesures de protection, a été abattu par balles alors qu’il rentrait à son domicile par un individu non identifié circulant en moto. Il est décédé à son arrivée à l’hôpital. “Ce nouvel assassinat d’un professionnel de l’information démontre un peu plus le climat d’impunité dans lequel opère les prédateurs de la liberté d’information”, déclare l’organisation Reporters sans frontières. “Son assassinat est la conséquence du refus qui lui a été opposé lorsqu’en 2008, il demandait des mesures de protection sentant sa vie menacée. Nous appelons le président Benigno Aquino III à prendre des mesures concrètes et à ne pas sous-estimer la menace qu’affrontent tous les jours les professionnels de l’information”, ajoute l’organisation. Nilo Baculo a été informé en 2007 que sa tête avait été mise à prix. Il a alors obtenu une protection provisoire de la Cour suprême en mars 2008, annulée par la suite par la Cour d’appel en juin 2008 par manque de preuves. Il a depuis vécu dans la clandestinité. Présentateur des informations sur la DWIM radio, Nilo Baculo avait arrêté d’animer les émissions depuis mars 2014. Sa famille insiste néanmoins sur le fait qu’il avait continué son travail de journaliste jusqu’à son assassinat. Décrit comme “controversé” par des journalistes locaux, il était connu pour s’être fait beaucoup d’ennemis à travers ses enquêtes portant sur des crimes et des anomalies impliquant des responsables locaux. Un membre de son entourage lui avait révélé que le contrat sur sa tête avait été lancé par des fonctionnaires et élus locaux impliqués dans des trafics de drogue. Les Philippines figurent parmi les pays les plus meurtriers pour les journalistes. En avril 2014, une reporter avait été abattue chez elle. Le pays se positionne à la 149e place sur 180 pays dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2014 établi par Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on 20.01.2016