Le journaliste Li Yuanlong condamné à deux ans de prison

中文版本 Li Yuanlong, journaliste au Bijie Ribao, a été condamné à deux ans de prison et déchu de ses droits civiques pour une période équivalente par le tribunal intermédiaire de la ville de Bijie (province du Guizhou - Sud-Ouest). Inculpé d'“incitation à la subversion de l'Etat” pour avoir des articles publiés sur Internet, ce cyberdissident avait été jugé en mai 2006 mais le verdict n'a été rendu que le 13 juillet. Les autorités provinciales l'avaient forcé à rédiger ses “confessions” en prenant sa famille en otage. Reporters sans frontières exprime sa consternation suite au verdict et dénonce les procédés utilisés par la justice pour l'inculper. “Li Yuanlong n'a fait que son travail de journaliste en rendant compte au grand public des difficultés que rencontrent les populations les plus démunies dans les campagnes chinoises. Il avait même récolté des fonds pour permettre à des enfants de retourner à l'école. Envoyer cette personne courageuse et intègre en prison est un scandale”, a déclaré l'organisation. Sur 64Tianwang, son avocat, Li Jianqiang déclare que “ce verdict ainsi que la procédure juridique dans son ensemble sont complètement insensés. Le tribunal de Bijie a dû rendre des comptes à des instances supéreures, c'est la raison pour laquelle ils ont pris autant de temps à rendre un verdict.” L'avocat estime malgré tout que “comparée aux autres cas similaires, cette condamnation est relativement légère” et qu'il allait se “concerter avec la famille pour décider d'un éventuel recours en appel”. Li Yuanlong a été arrêté le 29 septembre 2005 et sa famille est restée sans aucune nouvelle de lui pendant plusieurs mois. Inculpé d'”incitation à la subversion de l'Etat” le 9 février 2006, son procès a été reporté trois fois, ce qui, selon un journaliste de Boxun, a laissé le temps au Bureau de la sécurité publique de Guizhou de réunir suffisamment de preuves pour le faire condamner. Le Bureau aurait effectivement séquestré la femme de Li Yuanlong dans une chambre d'hôtel pendant dix jours et détenu son fils de 16 ans pendant une semaine pour le forcer à rédiger ses “confessions”, un document de 20 000 sinogrammes dans lequel il reconnaît avoir “calomnié le système socialiste” et qui a été retenu contre lui lors du procès. Ce journaliste publiait régulièrment sur Internet des articles dans lesquels il dénonçait les travers de la société chinoise contemporaine et appelait à davantage de liberté et à la démocratie. Deux articles intitulés “Devenir un esprit américain” et “De la nature banale de la vie et de la nature lamentable de la mort” avaient été considérés particulièrement “graves” par le Parti communiste chinois. Le Parti lui avait également reproché des reportages. « Li Yuanlong a interviewé beaucoup d'enfants pauvres et déscolarisés. La publication de ses articles, qui ont eu un large écho, a permis de récolter des fonds pour financer leur retour à l'école (...). Toutefois, le Parti local lui a interdit de publier ses interviews, l'accusant de montrer la société sous un côté négatif », avait déclaré sa femme en janvier 2006. ------------- Créer votre blog avec Reporters sans frontières : www.rsfblog.org
Publié le
Updated on 20.01.2016