Le journaliste Jullson Eninga acquitté après cinq mois de détention
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Reporters sans frontières est soulagée d'apprendre l'acquittement de Jullson Eninga, directeur de publication du quotidien Le Journal, incarcéré depuis cinq mois pour "trahison". Le 6 septembre 2010, les juges du tribunal de grande instance de Kinshasa/Kalamu ont reconnu que l'infraction de "trahison" pour laquelle le journaliste était poursuivi n'était pas établie en fait comme en droit et ont ordonné sa remise en liberté, survenue le lendemain.
"Nous sommes heureux de savoir Jullson Eninga enfin libre, d'autant plus que l'infraction pour laquelle il a été injustement placé en détention provisoire n'était pas fondée. En effet, le journaliste n'est pas l'auteur de l'article incriminé et la 'trahison' suppose que le pays est en état de guerre, ce qui n'est officiellement plus le cas depuis des années. Il est déplorable que ce journaliste ait ainsi passé cinq mois sous les verrous et nous appelons les autorités à cesser d'emprisonner les professionnels de l'information", a déclaré Reporters sans frontières.
Le 30 août dernier, Reporters sans frontières et Journaliste en danger, son organisation partenaire en République démocratique du Congo, ont soulevé le cas de Jullson Eninga dans une lettre ouverte adressée au président Joseph Kabila. Lire la lettre . Quelques jours plus tard, les responsables de Journaliste en danger ont été reçus par le ministre de la Justice, M. Luzolo Bambi Lessa, afin d'attirer son attention sur le cas de ce journaliste.
Le 13 avril 2010, Jullson Eninga a été placé en détention provisoire au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK) sur décision du parquet de grande instance de Kinshasa. Celui-ci reprochait au journaliste la publication, le 11 septembre 2009, d'un communiqué des rebelles Hutus des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), tiré du site internet Africatime.com. Initialement accusé de faire la "propagande de la rébellion", le journaliste a finalement été jugé pour "trahison". A ce titre, il risquait entre 20 ans de prison et la peine de mort.
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Updated on
20.01.2016