Reporters sans frontières appelle les autorités de Colombo à remettre en liberté le journaliste J. S. Tissainayagam, détenu depuis mars 2008. Un ministre vient d'affirmer que le journaliste tamoul avait été inculpé de "terrorisme" sur la base d'articles écrits en 2006 et de ses activités de directeur d'un site Internet.
Reporters sans frontières appelle les autorités de Colombo à remettre en liberté le journaliste J. S. Tissainayagam, détenu depuis mars 2008. Un ministre vient d'affirmer que le journaliste tamoul avait été inculpé de "terrorisme" sur la base d'articles écrits en 2006 et de ses activités de directeur d'un site Internet.
"La détention illégale et injuste de ce journaliste respecté s'accompagne d'accusations grotesques qui soit une entorse grave à la liberté d'expression pourtant garantie par la Constitution du Sri Lanka. En quoi l'expression d'une opinion personnelle, largement basée sur des faits connus de tous et qui n'appelle pas à la violence, est-elle un acte de terrorisme ? Nous appelons la communauté internationale, notamment l'Union européenne, à plaider en faveur de la libération de J. S. Tissainayagam", a affirmé l'organisation.
Le 12 août 2008, Rajiva Wijesinha, ministre des Droits de l'homme et de la Gestion des désastres, a adressé une lettre à un responsable de Human Rights Watch à propos de J. S. Tissainayagam dans laquelle il affirme que le journaliste est désormais sous le coup d'une accusation de terrorisme, après une longue enquête de la police. La seule preuve que le ministre cite est un extrait d'un article paru en 2006 dans un magazine dirigé par J. S. Tissainayagam. Le journaliste y parle d'une offensive militaire dans une région tamoule qui, selon lui, s'accompagne d'une crise humanitaire dramatique pour la population civile.
Cette lettre est disponible sur le site www.peaceinsrilanka.org.
Arrêté le 7 mars 2008 à Colombo, J. S. Tissanayagam, collaborateur du journal Sunday Times, avait créé en février 2008 le site d'informations Outreachlk grâce à une aide financière de FLICT, un projet de la coopération allemande (GTZ). Le 6 juin, les autorités avaient prolongé de trois mois sa détention pour les besoins de l'enquête. La police aurait cherché à prouver que des articles du journaliste, écrits en 2006, soutenaient le terrorisme des Tigres tamouls. Le dossier de J. S. Tissanayagam est depuis le 4 juillet sur le bureau du procureur général. Son avocat n'a jamais été autorisé à s'entretenir en privé avec son client qui est détenu par la police antiterroriste dans la capitale.