Le journaliste Jiang Weiping bénéficie d'une libération anticipée

Le célèbre journaliste d'investigation Jiang Weiping, initialement condamné à huit ans de prison en 2001, a été libéré le 3 janvier 2005 au matin après avoir bénéficié d'une nouvelle remise de peine de douze mois. Reporters sans frontières se félicite de cette libération, mais déplore que le journaliste demeure privé de ses droits civiques et politiques jusqu'en janvier 2009. L'organisation tient à saluer la mobilisation de nombreux médias et de diplomates en faveur de Jiang Weiping, notamment aux Etats-Unis. L'ancien ambassadeur des États-Unis en Chine, Clark Randt, avait évoqué le nom du journaliste dans plusieurs discours prononcés entre 2002 et 2003. « Cette libération montre que les prises de position publiques de gouvernements occidentaux en faveur de journalistes emprisonnés en Chine sont efficaces », a déclaré Reporters sans frontières. « Nous ne connaissons pas clairement les raisons de cette libération anticipée, mais nous pensons qu'elle est à mettre en lien avec la visite prochaine du président Hu Jintao aux Etats-Unis », a déclaré John Kamm, directeur de la fondation Duihua qui milite pour la libération des prisonniers politiques. Dès sa sortie de la prison de Nanguanling, à Dalian (chef-lieu de la province du Liaoning, Nord-Est), Jiang Weiping a regagné le domicile de sa belle-sœur. « Sa santé n'est pas très bonne. Il a besoin de beaucoup de repos », a déclaré sa femme qui l'a joint par téléphone depuis le Canada où elle s'est exilée avec sa fille en novembre 2004. « Jiang Weiping va faire une demande de passeport au plus vite afin de les rejoindre. D'après la loi chinoise, la suspension de ses droits civiques et politiques ne l'empêche pas de le faire», a précisé John Kamm. Sa femme reste très inquiète. Jiang Weiping, âgé de 49 ans, avait été arrêté le 4 décembre 2000 à Dalian et condamné à une peine de huit ans d'emprisonnement pour « divulgation de secrets d'Etat » et « tentative de renversement du pouvoir de l'Etat ». En décembre 2002, sa peine avait été réduite de deux ans lors du procès en appel. Son arrestation était intervenue après la publication d'une série d'enquêtes dans un quotidien de Hong Kong sur la corruption de hauts fonctionnaires dans le nord-est de la Chine. Il y mettait notamment en cause Bo Xilai alors gouverneur de la province, devenu depuis membre du Comité central du Parti communiste et ministre du Commerce.