Le journaliste Janbolat Mamaï relâché après près d’un mois de détention arbitraire
Organisation :
Le 12 juillet 2012, le journaliste et activiste Janbolat Mamaï a quitté le commissariat d’Aktau, où il avait été détenu pendant près d’un mois (voir ci-dessous). Sa remise en liberté a été avalisée par le juge en charge de l’affaire, qui a opéré une nouvelle fois à un changement de son statut, repassant “d’accusé” à “témoin”.
Libéré d’après l’article 65, alinéa 2 du code pénal sur la “repentance”, le journaliste a donné une conférence de presse le lendemain de sa libération.
D’après ses déclarations, le journaliste ne s’est en aucun cas “repenti” des deux chefs d’accusation à l’origine de son arrestation. Il a reconnu s’être déplacé dans la région de Janaozen et s’être entretenu avec les ouvriers en grève. Mais il a réaffirmé que lors de ces entrevues, il n’avait jamais cherché à “inciter à la haine sociale” ou à provoquer une insurrection contre les autorités. Son intention était de couvrir les événements et de s’intéresser aux problèmes rencontrés par les ouvriers.
Il a déclaré n’avoir été victime d’aucun mauvais traitement lors de sa détention. Janbolat Mamaï sera entendu, en qualité de “témoin”, lors du procès de certains protagonistes présumés des émeutes de Janaozen, qui pourrait se tenir début août.
Photo : http://www.newskaz.ru
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04.07.2012 - Le journaliste Janbolat Mamaï reste en prison
Le metteur en scène et activiste Bolat Atabaev, âgé de 60 ans, a quitté le centre de détention provisoire d’Aktau dans la soirée du 3 juillet 2012. Il n’a pu consacrer que quelques minutes aux journalistes venus l’accueillir à sa sortie de prison, avant de s’engouffrer dans un avion en partance pour Almaty. Il aurait été libéré suite à une énième requalification de son statut, passant d’“accusé” à “témoin”. Il participera à une conférence de presse le 5 juillet.
Le journaliste Janbolat Mamaï est, quant à lui, toujours détenu. Il est inculpé pour “incitation à la haine sociale” et appel au “renversement de l’ordre public et constitutionnel”. Il encourt de trois à cinq ans de prison.
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03.07.2012 - Arrestation arbitraire d’un journaliste enquêtant sur les émeutes de l’ouest du pays
Reporters sans frontières condamne fermement le harcèlement dont fait l’objet le journaliste du quotidien Jas Alash, Janbolat Mamaï, arrêté le 15 juin 2012 suite à la publication d’une série d’articles sur les émeutes de Janaozen. En détention depuis quinze jours avec le metteur en scène et activiste Bolat Atabaev, il est actuellement en attente de jugement.
“L’incertitude qui prévaut sur le sort de Janbolat Mamaï et de Bolat Atabaev est intolérable. Les multiples requalifications de l’accusation et les informations contradictoires quant à leur détention doivent faire l’objet d’explications urgentes. A défaut, elles ne font que renforcer l’impression d’arbitraire d’une justice clairement politisée. Les deux hommes, pour lesquels nous sommes très inquiets, doivent immédiatement être remis en liberté et bénéficier d’un procès équitable. Il est malheureusement à craindre que cette affaire ne soit que le dernier avatar de la campagne de répression lancée par les autorités contre la presse et l’opposition depuis les événements de Janaozen”, a déclaré Reporters sans frontières.
Janbolat Mamaï, qui collabore également avec le site d’information zhanaozen.net, a été interpellé devant son domicile d’Almaty (capitale) le 15 juin, conformément à une décision du tribunal municipal prise la veille en son absence. Agé de 24 ans, le jeune journaliste avait largement couvert la répression policière des émeutes de Janaozen. Depuis décembre 2011, il s’était rendu à de nombreuses reprises dans la région d’Aktau (Ouest) pour y recueillir des témoignages et enquêter sur le sujet.
Ces déplacements fréquents, ainsi que son activisme de longue date au sein du mouvement démocratique, avaient éveillé les soupçons du KNB (KGB local). En 2011, il avait été condamné à 10 jours d’emprisonnement et au paiement d’une amende pour “insubordination” et pour avoir organisé une manifestation en soutien aux travailleurs du secteur pétrolier en grève. Depuis les émeutes de décembre 2011, il était régulièrement convoqué par le KNB en qualité de témoin, et se trouvait en liberté surveillée. C’était également le cas de Bolat Atabaev, arrêté le même jour pour avoir évoqué les événements de Janaozen dans l’une de ses pièces de théâtre.
Les deux hommes ont été transférés à Aktau “pour les besoins de l’enquête” le 17 juin, sans que leurs avocats ou leurs proches ne soient prévenus. Depuis, la justice souffle le chaud et le froid. Le 28 juin, Janbolat Mamaï et Bolat Atabaev ont été inculpés pour “incitation à la haine sociale” (article 164 du code pénal) et “appel au renversement de l’ordre public et constitutionnel” (article 170), crimes passibles de trois à sept ans de prison. Mais le même jour, avocats et médias annonçaient leur remise en liberté imminente, et leur passage du statut d’accusé à celui de témoin. Force a été de constater qu’il n’en était rien. D’après la presse indépendante locale, la justice chercherait à faire pression sur les prévenus pour qu’ils témoignent contre des figures de l’opposition et les impliquent dans l’organisation des émeutes de Janaozen.
Les deux hommes sont donc toujours détenus à Aktau. La date de leur procès est inconnue. L’état de santé du metteur en scène est des plus préoccupants : âgé de 60 ans, il souffre d’une insuffisance cardiaque qui nécessite un suivi médical adapté. D’après son avocate, Gulnar Jandosova, il aurait été victime de mauvais traitements lors de son arrestation et porterait toujours des traces de coups.
Au lendemain de leur arrestation, un comité de soutien s’est formé, sous le nom d’”Arasha”, pour réclamer leur libération. Composé de jeunes activistes âgés de 19 à 24 ans, le comité a organisé le 28 juin 2012 une marche de protestation à Almaty, rythmée par les slogans : “Mamaï et Atabaev ne sont pas des criminels !” Au cours de cette action, la correspondante du site zhanaozen.net Inga Amanbaï et l’étudiante en journalisme Anar Abildaeva ont été arrêtées et condamnées à 10 jours de détention administrative.
(Photo: Kazis Toguzbaev, RFE/RL)
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Updated on
20.01.2016