Reporters sans frontières se réjouit de la libération, le 20 novembre 2006 à La Havane, d'Oscar Mario González Pérez, cofondateur de l'agence indépendante Grupo de Trabajo Decoro, détenu sans jugement depuis le 22 juillet 2005. Vingt-trois journalistes sont toujours emprisonnés dans l'île.
Reporters sans frontières se félicite de la libération, le 20 novembre 2006, d'Oscar Mario González Pérez, cofondateur de l'agence de presse indépendante Grupo de Trabajo Decoro. Le journaliste était détenu depuis le 22 juillet 2005. Vingt-trois de ses collègues sont toujours emprisonnés sur l'île.
“Les motifs de la libération d'Oscar Mario González ne sont pas connus, pas plus que ne l'ont été les raisons véritables de son arrestation et de sa détention sans jugement pendant un an et quatre mois. Le cas de ce journaliste est malheureusement exemplaire d'une mécanique répressive absurde. En libérant Oscar Mario González Pérez, les autorités cubaines reconnaissent implicitement qu'elles n'ont aucune raison sérieuse d'emprisonner les journalistes dissidents. Nous espérons que cette libération sera le prélude à celle des vingt-trois autres journalistes détenus dans l'île”, a déclaré Reporters sans frontières.
Oscar Mario González, 62 ans, est sorti, le 20 novembre 2006, de la prison “1580” de San Miguel del Padrón (province de La Havane), où il avait été incarcéré en début d'année, après plusieurs mois passés successivement dans six cellules de la Sécurité de l'Etat. Les autorités pénitentiaires avaient affirmé à sa famille n'avoir connaissance d'aucune charge à son encontre. Le journaliste avait été placé dans le département 5 “FD” (“falta de documentación”, “manque de documents”) de la prison “1580”.
Cofondateur, en 1997, de l'agence de presse indépendante Grupo de Trabajo Decoro, Oscar Mario González Pérez avait été arrêté, le 22 juillet 2005, avec 33 opposants à la veille d'une manifestation dissidente contre la “normalisation” des relations entre l'Union européenne et Cuba, prévue devant l'ambassade de France à La Havane. Tous les prévenus avaient été relâchés sauf le journaliste, un avocat et un militant des droits de l'homme, menacés d'inculpation au titre de la loi 88 sur l'atteinte à “l'indépendance territoriale et à l'économie de Cuba”. Oscar Mario González Pérez risquait en théorie 20 ans de prison, mais aucun acte d'accusation n'avait été établi. La Sécurité de l'Etat avait tantôt soutenu à son épouse, Mirtha Wong, que l'acte en question “n'existait pas”, tantôt qu'il était “introuvable”.
En juillet 2006, les autorités judiciaires avait notifié à l'avocate du journaliste, Amelia Rodríguez, que son client serait jugé pour “trouble à l'ordre public”, ce qui aurait ramené sa peine à un an de prison. Les mauvaises conditions de détention ont généré chez Oscar Mario González une arthrose cervicale et de l'hypertension artérielle. Il n'a jamais reçu, en prison, les soins adaptés à son état.
Trois autres journalistes du Grupo de Trabajo Decoro, Hector Maseda Gutiérrez, Omar Moíses Ruiz Hernández et José Ubaldo Izquierdo Hernández, sont en prison depuis mars 2003.