Le journaliste Gustavo Azócar de nouveau cité en justice, cette fois pour “diffamation” sur une base douteuse
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Dans le collimateur des autorités, habitué des tribunaux, parfois condamné et parfois relaxé, Gustavo Azócar a comparu une nouvelle fois devant un tribunal de Táchira (Ouest), le 7 février 2011, pour “diffamation” contre un officier de l’armée. Les faits remontent à l’époque où le journaliste travaillait, entre autres, comme correspondant du quotidien El Universal. Une nouvelle audience a été fixée au 15 mars prochain.
A l’origine de cette nouvelle affaire, un article publié par Gustavo Azócar le 12 septembre 2004 dans les pages du quotidien national, relatait un trafic présumé de pièces d’identité au sein de l’Office national de l’identification et de l’étranger (aujourd’hui Service autonome de l’identification, migration et étranger). Parmi les personnes mentionnées figurait le colonel Rafael Ángel González, alors coordinateur de la “Mission identité” dans l’État de Táchira.
Au départ, la plainte pour “diffamation” avait été déposée le 13 janvier 2005 et transmise un mois plus tard. Pourtant, juste après la publication de l’article, un représentant du plaignant avait sollicité un droit de réponse au journaliste lequel assure “que ce droit a toujours été garanti”. Le 29 avril 2005, les deux parties avaient signé un accord de conciliation permettant au colonel González d’exercer son droit de réponse dès que le ministère de la Défense lui en donnerait l’autorisation.
Une audience de vérification avait eu lieu le 10 janvier 2007, au cours de laquelle le militaire avait déclaré qu’il n’avait pas reçu l’autorisation en question. Huit convocations devant la tribunal avaient suivi, en l’absence de réponse du ministère de la Défense. Gustavo Azócar avait à chaque fois maintenu son offre de droit de réponse.
“Connaissant les antécédents judiciaires de Gustavo Azócar et des poursuites engagées contre lui dans des conditions parfois douteuses, on est en droit de s’interroger sur un nouvel acharnement judiciaire contre sa personne. Le journaliste a subi de multiples pressions en raison de sa ligne éditoriale du temps où il présentait son émission ‘Café con Azócar’ sur la chaîne Televisión Regional de Táchira”, a déclaré Reporters sans frontières.
“Dans cette affaire, déjà ancienne, pourquoi le ministère de la Défense n’a-t-il pas répondu favorablement à une offre de conciliation approuvée par le colonel González ? Pourquoi la justice n’a-t-elle pas demandé d’explications à cette absence de réponse ? Le principe d’équité n’a pas été totalement respecté”, a ajouté l’organisation.
La loi de réforme du code pénal de 2005 a nettement durci les peines pour les délits de presse. Gustavo Azócar risque, s’il est condamné, jusqu’à un an de prison ferme (le plaignant étant dépositaire d’une charge publique) et jusqu’à 2 000 unités tributaires (UT, une unité équivalant à 15 dollars).
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Updated on
20.01.2016