Le journaliste emprisonné Normando Hernández González aurait cessé sa grève de la faim

Le 26 mai, dans la soirée, lors d'une nouvelle conversation avec Reporters sans frontières, Yaraí Reyes Marín a déclaré avoir parlé au téléphone avec le directeur de la prison de Pinar del Río, un dénommé "Jesús". Ce dernier lui a confirmé les déclarations faites la veille par un agent de la prison selon lesquelles Normando Hernández González aurait recommencé à se nourrir. L'épouse du journaliste ignore si ce dernier a obtenu satisfaction sur ses revendications. Il restera cependant au cachot pendant 21 jours à partir de la date de fin de sa grève et ne sera pas autorisé à l'appeler en attendant. Yaraí Reyes Marín a déclaré faire confiance aux déclarations du directeur de la prison. Elle estime que son mari a dû accepter de mettre un terme à sa grève de la faim à la suite d'un accord satisfaisant. ____________________________ 26.05.2004 - Un journaliste emprisonné en grève de la faim depuis 20 jours Normando Hernández González, de l'agence indépendante Colegio de Periodistas Independientes de Camagüey (CPIC), condamné à 25 ans de prison, a entamé une grève de la faim le 7 mai dernier pour protester contre son transfert dans une cellule avec des prisonniers de droit commun. "Nous tenons les autorités de La Havane pour responsables de l'état de santé du journaliste", a mis en garde Reporters sans frontières. Selon l'organisation, "l'utilisation des détenus de droit commun pour harceler les prisonniers politiques est une pratique courante dans les prisons cubaines". Avec 29 journalistes incarcérés, Cuba est la plus grande prison du monde pour cette profession devant la Chine (27) et l'Erythrée (14). Le président Castro est considéré par l'organisation comme l'un des 37 prédateurs de la liberté de la presse dans le monde. Le 26 mai 2004, lors d'un entretien avec Reporters sans frontières, Yaraí Reyes Marín, l'épouse de Normando Hernández González, a expliqué ne pas savoir si ce dernier poursuivait sa grève de la faim. La veille au matin, elle avait été informée par la Sécurité de l'Etat (police politique) que l'état de santé de son mari était préoccupant. Mais dans l'après-midi, les autorités de la prison de Pinar del Rio (Ouest) lui ont affirmé qu'il avait recommencé à se nourrir. "Je ne pourrai le croire que lorsque Normando lui-même me le dira", a déclaré la femme du journaliste. Normando Hernández González a débuté sa grève de la faim le 7 mai pour protester contre son transfert dans une cellule partagée avec 106 prisonniers de droit commun. Il y a été transféré de force, après avoir crié "A bas Fidel !". Yarai Reyes Marín avait alors été informée que le maintien dans cette cellule et le traitement réservé à son mari dépendraient de son comportement. Le 20 mai, il a été transféré dans un cachot pour "indiscipline" selon sa femme. Deux autres prisonniers politiques se sont joints à sa grève de la faim. Normando Hernández González a été arrêté le 24 mars 2003 puis condamné à 25 ans de prison pour "actes contre l'indépendance et l'intégrité territoriale de l'Etat" (article 91 du code pénal). Il était le directeur de l'agence de presse indépendante CPIC qui refuse le contrôle gouvernemental sur l'information. Le journaliste est père d'une petite fille de deux ans. 27 des 29 journalistes détenus à Cuba ont été arrêtés lors du "printemps noir" 2003 avec près d'une cinquantaine de dissidents. Ils ont été condamnés à des peines allant de 14 à 27 ans de prison.
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Updated on 20.01.2016