Le journaliste dissident Chen Yanbin libéré après plus de quatorze ans de prison

Reporters sans frontières prend acte de la libération, le 12 avril, de Chen Yanbin, codirecteur de la revue dissidente Tielu, après quatorze ans et sept mois d'emprisonnement à Pékin. Le journaliste est, par ailleurs, privé pendant quatre ans de ses droits civils et politiques. « Il est déplorable que les autorités n'aient accordé que quelques mois de remise de peine, pour un délit d'opinion de Chen Yanbin. La privation des droits civils et politiques démontre bien que le gouvernement souhaite toujours empêcher les intellectuels de s'exprimer, notamment sur le printemps de Pékin de juin 1989 », a déclaré Reporters sans frontières. L'organisation rappelle qu'au moins 31 journalistes et 64 cyberdissidents et internautes sont toujours emprisonnés en Chine populaire. Ancien étudiant en communication et en langues étrangères de l'Université de Beifang, Chen Yanbin a pu regagner son domicile de Pékin après avoir été relâché de la prison n°2 de la capitale. En mars 1991, Chen Yanbin avait été condamné, avec son collègue Zhang Yafei, à une peine de quinze ans de prison pour "incitation à la rébellion" et "diffusion de propagande contre-révolutionnaire" dans un magazine clandestin distribué à Pékin. En 1993, Chen Yanbin, aujourd'hui âgé de 38 ans, a subi des mauvais traitements et a été placé en cellule d'isolement en raison de son soutien à un mouvement de protestation de prisonniers qui refusaient de travailler plus de huit heures par jour. Par ailleurs, le cyberdissident Yan Jun a été libéré, le 4 avril dernier, d'une prison du Xian (nord-ouest du pays). Selon le Independent Chinese Pen Center (ICPC), il a pu regagner son domicile et il se porterait bien. Arrêté en avril 2003, Yan Jun avait été condamné à deux ans de prison, le 8 décembre suivant, pour avoir publié sur Internet une demande de révision du jugement à l'encontre des étudiants interpellés lors du massacre de la place Tiananmen de juin 1989. Enfin, le journaliste dissident Liu Jingsheng, libéré le 27 novembre 2004, s'est vu interdit d'organiser, le 18 avril dernier, une conférence de presse au nom du Centre d'information des droits des citoyens chinois qu'il venait de créer. Selon Human Rights in China, les autorités lui ont demandé de fermer cette organisation. Liu Jingsheng est également privé de ses droits civils et politiques après une libération intervenue deux ans et demi avant le terme de sa peine.
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Updated on 20.01.2016