Le journaliste Daniele Mastrogiacomo a été libéré
Organisation :
Reporters sans frontières exprime son immense soulagement après la libération du reporter Daniele Mastrogiacomo, quelques heures avant l'expiration du second ultimatum.
"La mobilisation en Italie, en Afghanistan et dans de nombreux autres pays aura permis ce dénouement heureux. Mais il est déplorable que cette libération ne soit intervenue qu'après la mort du chauffeur afghan et la libération de détenus taliban. Nous appelons les dirigeants taliban, et notamment le mollah Dadullah, à renoncer une fois pour toute aux attaques contre la presse et aux enlèvements de journalistes. C'est une pratique contraire aux lois humanitaires", a affirmé l'organisation.
Le 19 mars dans l'après-midi, Daniele Mastrogiacomo est arrivé libre à l'hôpital dirigé par le médecin italien Gino Strada à Lashkar Gah, capitale de la province d'Helmand (Sud). "Il est arrivé en homme libre et il va très bien", a déclaré le médecin qui a joué un rôle important dans les négociations. Le ministère italien des Affaires étrangères et le journal La Repubblica ont confirmé la libération du journaliste, obtenue en échange de celle de cinq taliban, dont des porte-parole du mouvement djihadiste.
Les taliban avaient menacé de tuer le reporter âgé de 52 ans s'ils n'obtenaient pas la libération de plusieurs de leurs compagnons emprisonnés en Afghanistan. Le chauffeur du journaliste avait été exécuté à l'expiration du premier ultimatum. Le 18 mars, les taliban avaient affirmé avoir placé le journaliste sous la garde de chefs tribaux.
Daniele Mastrogiacomo était détenu depuis le 4 mars dernier dans la province d'Helmand alors qu'il enquêtait sur la situation dans cette région dont les taliban contrôlent plusieurs districts.
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18.03.2007
Les taliban affirment avoir relâché le journaliste italien Daniele Mastrogiacomo et son guide afghan
Les taliban ont affirmé avoir placé, le 18 mars 2007, Daniele Mastrogiacomo et son guide afghan Ajmal sous la garde de chefs de tribus.
Selon Youssouf Ahmadi, porte-parole des taliban, les deux hommes auraient été remis à des intermédiaires suite à la libération de deux de leurs responsables, mais leur libération définitive ne surviendra que lorsque qu'un troisième prisonnier taliban sera relâché. Youssouf Ahmadi n'a pas fait mention de Sayed Agha, chauffeur afghan du journaliste, dont l'exécution a été annoncée le 16 mars.
En Italie, le ministère des Affaires étrangères n'a pas confirmé la libération du journaliste. “Nous le considérerons comme libre lorsqu'il sera en sécurité entre des mains italiennes”, a déclaré le porte-parole du ministère.
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15.03.2007
Le chauffeur afghan de Daniele Mastrogiacomo exécuté par les taliban
Reporters sans frontières est horrifiée à l'annonce de l'exécution de Sayed Agha, le chauffeur afghan du journaliste Daniele Mastrogiacomo, le 16 mars 2007, en Afghanistan.
Dans une déclaration à l'agence de presse afghane Pajhwok,
un porte-parole du mollah Dadullah a affirmé que Sayed Agha a "été exécuté après avoir été reconnu coupable d'espionnage".
"Nous appelons de nouveau les autorités italiennes ainsi que la communauté journalistique internationale à redoubler d'efforts afin de sauver les vies de Daniele Mastrogiacomo et de son guide Ajmal. Ce dernier risque d'être la prochaine victime de ce chantage détestable," a affirmé l'organisation.
Un autre porte-parole du mollah Daddulah, Youssouf Ahmadi, a déclaré le même jour que "l'ultimatum avait pris fin", assurant cependant que les taliban avaient informé les autorités italiennes qu'ils étaient disposés à prolonger les négociations.
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15.03.2007
Les taliban diffusent une vidéo de Daniele Mastrogiacomo qui appelle le gouvernement italien à le sauver
Le 12 mars 2007, une vidéo montrant Daniele Mastrogiacomo demander aux autorités italiennes de prendre les mesures nécessaires afin d'obtenir sa libération a été envoyée par les taliban à l'ONG italienne Emergency, basée dans le sud de l'Afghanistan.
"Reporters sans frontières appelle à la mobilisation de tous pour sauver le journaliste italien, utilisé comme monnaie d'échange par un chef taliban. Daniele Mastrogiacomo n'est ni un espion, ni responsable de la politique de son pays. Il doit être libéré sans conditions."
Dans un appel apparemment réalisé sous contrôle du mollah Dadullah, Daniele Mastrogiacomo affirme en italien : "Je suis Daniele Mastrogiacomo. Nous sommes le 12 mars et il est huit heures du matin en Afghanistan. Je me porte bien. Je suis convaincu que tout se déroulera bien. Faites votre possible car il ne me reste plus que deux jours."
Le journaliste paraît fatigué, les traits tirés, un foulard quadrillé lui couvrant la tête, et parle d'une voix monotone. Un homme se tenant dans la pénombre lui ordonne de parler . Un porte-parole taliban, Shahabuddin Atal, a informé une agence de presse afghane que cet homme au côté du journaliste de La Repubblica était le mollah Dadullah. Le porte-parole taliban a également déclaré que le gouvernement italien mettait la vie de ses citoyens en danger en refusant de retirer ses troupes d'Afghanistan.
Un extrait de la vidéo est visible sur le site de La Repubblica :
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14.03.2007
Le portrait de Daniele Mastrogiacomo sur la façade de la mairie de Milan
Dix jours après l'enlèvement du journaliste italien Daniele Mastrogiacomo et de ses guides afghans, le président du conseil municipal de Milan, Manfredi Palmeri, et le vice-président de Reporters sans frontières Italie, Domenico Affinito, ont installé sur la façade de la mairie de Milan un portrait géant du journaliste. Une centaine de personnes se sont réunies le 14 mars pour exiger sa libération. Lors de la cérémonie, un message de Sailab Mehsud, président de l'Union des journalistes des zones tribales (Pakistan), a été lu par le représentant de Reporters sans frontières. "Nous demandons aux taliban d'Afghanistan la libération du journaliste Daniele Mastrogiacomo de La Repubblica au nom de l'islam et de l'humanité. L'islam n'autorise personne à mettre en danger un homme innocent. Il est un journaliste. En aucun cas un espion". La mairie gardera sur sa façade le portrait du reporter tant qu'il ne sera pas libéré.
Le 12 mars, une trentaine de journalistes de Lashkargah, capitale de la province d'Helmand où a été enlevé Daniele Mastrogiacomo, ont manifesté pour demander sa libération. "Je connaissais le journaliste italien. Ce n'était pas un espion et il se faisait un devoir de transmettre les voix d'une culture à une autre", a déclaré Hejran, le correspondant d'une chaîne privée afghane.
A Kaboul, le même jour, Rahimullah Samander, président de l'Association des journalistes indépendants afghans, a lancé un appel aux taliban pour qu'ils relâchent Daniele Mastrogiacomo. "Nous sommes inquiets pour son sort, et pour la dégradation des conditions de travail des journalistes afghans", a-t-il indiqué. Le correspondant de l'agence de presse indépendante Pajhwok dans la province de Lowgar (Est) a été récemment arrêté.
A Genève, c'est le rapporteur spécial sur la liberté d'expression des Nations unies, Ambeyi Ligabo, qui a réclamé la libération du journaliste italien "reconnu pour ses reportages sur les tragédies de la guerre dans différentes régions du monde en conflit".
Le 13 mars, un porte-parole des taliban avait indiqué à un journaliste de l'AFP que Daniele Mastrogiacomo était en bonne santé, détenu dans des camps du mouvement, et que des contacts indirects avaient été établis avec les autorités italiennes.
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13.03.2007
Mobilisation en faveur du journaliste italien Daniele Mastrogiacomo
Alors qu'un nouveau message de revendication a été diffusé le 10 mars par ses ravisseurs, la mobilisation en faveur du reporter de la Repubblica s'intensifie en Italie. Ala al-din al-Ghoobashi, imam de la mosquée de Rome, la communauté pakistanaise en Italie, et des personnalités du sport, comme le footballeur Francesco Totti, ou du spectacle, notamment le prix Nobel de littérature Dario Fo, ont demandé la libération de Daniele Mastrogiacomo.
Plus de 47 000 personnes ont déjà signé la pétition lancée par la rédaction de la Repubblica :
En Afghanistan, l'ambassadeur italien a organisé une conférence de presse au cours de laquelle il a demandé la libération du journaliste. De leur côté, des journalistes italiens travaillant en Afghanistan ont appelé à ce que Daniele Mastrogiacomo soit relâché, rappelant qu'il ne faisait que son métier de reporter.
Dans une nouvelle déclaration audio attribuée au mollah Dadullah, le chef des ravisseurs de Daniele Mastrogiacomo a menacé de le tuer d'ici sept jours si le gouvernement italien ne fixait pas un calendrier de retrait de ses troupes d'Afghanistan. Le Parlement italien venait de confirmer, le 8 mars 2007, le maintien de 2 000 soldats dans le pays. Le chef taliban souhaite également la libération de deux dirigeants du mouvement Abdoul Latif Hakimi, détenu au Pakistan depuis près d'un an et demi, et Mohammad Hanif, arrêté en janvier 2007 en Afghanistan. Le porte-parole des taliban a indiqué que les autorités avaient jusqu'au 16 mars 2007 pour s'exécuter.
Les autorités italiennes ont de leur côté demandé aux ravisseurs de fournir des éléments afin de prouver que le journaliste était bien en vie. Le gouvernement a également appelé les médias à ne pas diffuser d'informations non recoupées car cela pourrait entraver les négociations futures.
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6.03.2007
Le mollah Dadullah accuse le journaliste italien Daniele Mastrogiacomo et ses guides afghans d'espionnage
Le mollah Dadullah, l'un des chefs militaires des taliban, a confirmé détenir le journaliste italien Daniele Mastrogiacomo. Dans un message audio adressé à des journalistes afghans et pakistanais, il accuse l'envoyé spécial et ses collègues afghans Ajmal et Ghulam Haidar d'espionnage pour les forces britanniques. Le chef taliban précise que les journalistes venaient identifier les positions de ses hommes pour les transmettre aux forces de l'OTAN. "Nous ne pouvons accepter que nos hommes soient en prison et que les journalistes occidentaux parlent librement. (...) Leur sort sera décidé plus tard", précise le mollah Dadullah dans son message.
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6.03.2007
Un reporter italien et ses deux guides afghans seraient détenus par les taliban
Reporters sans frontières appelle à la libération du journaliste italien Daniele Mastrogiacomo et de ses deux guides afghans, disparus depuis deux jours dans le sud du pays, et qui seraient détenus par les taliban.
"Nous tenons à rappeler avec fermeté aux chefs taliban que l'enlèvement de professionnels de l'information est contraire à toutes les lois humanitaires. Daniele Mastrogiacomo n'est pas un espion, mais un journaliste qui fait son travail d'information. Nous lançons un appel solennel à sa libération", a affirmé l'organisation.
Le quotidien italien La Repubblica a annoncé, le 6 mars, qu'il était sans nouvelles depuis 48 heures de son envoyé spécial en Afghanistan, Daniele Mastrogiacomo, alors qu'il était dans la zone de Kandahar (Sud). Le ministère des Affaires étrangères a confirmé avoir activé une cellule de crise.
Le 6 mars 2007, les taliban ont d'abord annoncé avoir arrêté un journaliste britannique et deux Afghans, Sayed Agha et Ajmal, dans la province d'Helmand (Sud). Un chef taliban a affirmé à l'AFP qu'il s'agissait d'espions. Il s'agirait en réalité de Daniele Mastrogiacomo. En effet, un reporter afghan a confirmé à Reporters sans frontières qu'un porte-parole taliban lui avait déclaré que le journaliste qu'il détenait s'appelait "Doniele".
Daniele Mastrogiacomo, reporter expérimenté et conseiller de l'ordre des journalistes italiens, a couvert des conflits en Somalie, en Irak et au Liban. Il enquêtait dans le sud de l'Afghanistan où les forces de l'OTAN viennent de lancer une offensive majeure contre les taliban.
Au cours des dernières semaines, plusieurs journalistes, dont une équipe d'Al-Jazira et deux reporters pakistanais, ont été arrêtés par les taliban, avant d'être rapidement relâchés sains et saufs. En octobre 2006, le photographe indépendant Gabriele Torsello avait été kidnappé par des groupes mafieux pendant 23 jours près de Kandahar. Les taliban avaient alors exigé sa libération.
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20.01.2016