Le journaliste Atahar Siddik Khasru est retrouvé vivant

Trois semaines après sa disparition, Atahar Siddik Khasru a été retrouvé vivant, le 21 mai 2003, sur une route près de Sitakund (sud-est du Bangladesh). Tôt dans la matinée, sa famille a reçu un appel téléphonique anonyme indiquant l'endroit où le journaliste avait été abandonné. Lorsque les forces de l'ordre l'ont retrouvé, le journaliste avait les mains et les jambes enchaînées. Les policiers ont découvert des coupures sur son dos, ses jambes et ses mains, et de nombreux bleus sur tout le corps. Ses jours ne seraient cependant pas en danger. Khasru a raconté comment il avait été enlevé, le 30 avril 2003, par un groupe d'individus armés à Chittagong (près de Sitakund): après lui avoir bandé les yeux, ses ravisseurs l'ont emmené dans un endroit qui demeure à ce jour inconnu, et l'ont enfermé dans une pièce sombre. Pendant toute la durée de sa détention, le journaliste a été ligoté et surveillé par deux hommes masqués. Il a également révélé avoir été frappé avec des tringles en métal et entaillé par des lames. Bien que Khasru n'ait jamais vu le visage de ses ravisseurs, il a fourni plusieurs noms de suspects aux officiers qui l'ont interrogé. La police a cependant refusé de les transmettre aux médias. S'adressant ensuite aux journalistes locaux, Khasru a désigné Nurul Islam, secrétaire général de la section locale du parti BNP (au pouvoir), comme premier responsable de son enlèvement. ------------------------------------- 09.05.2003 Un journaliste enlevé par le parti au pouvoir, un autre arrêté pour avoir dénoncé cette affaire Le journaliste Atahar Siddik Khasru, président du Club de la presse de Sitakunda (sud-est du Bangladesh), aurait été enlevé, le 30 avril, par des membres du parti au pouvoir (BNP) pour avoir protesté contre l'inculpation d'un de ses confrères, Mahmudul Haq. Ce dernier, accusé d'extorsion, a été arrêté le 6 mai, après avoir tenté de faire la lumière sur l'enlèvement de Atahar Siddik Khasru et critiqué l'inertie de la police dans cette affaire. Reporters sans frontières proteste contre ces actes de violence et de répression à l'égard des deux journalistes et s'inquiète plus particulièrement du sort de Atahar Siddik Khasru. L'organisation a demandé à Khaleda Zia, Premier ministre du Bangladesh, de tout mettre en œuvre pour retrouver ce journaliste et le libérer de ses ravisseurs. Elle exige aussi la libération immédiate de Mahmudul Haq et l'ouverture de poursuites judiciaires à l'égard des membres du BNP impliqués dans ces deux affaires. Le 30 avril, Atahar Siddik Khasru, journaliste pour le quotidien Dainik Ittefaq, a soudainement disparu, après avoir tenté de défendre son ami Mahmudul Haq, directeur du magazine Upanagar et correspondant pour le quotidien pro-islamiste Dainik Sangram. Ce dernier était accusé d'extorsion et d'intimidation par un dirigeant local du parti BNP (au pouvoir), Nurul Islam. Le journaliste, qui niait ces accusations, avait déclaré être pris pour cible par la police suite à la publication d'articles sur la corruption de ses services et celle des politiciens du pays. Son domicile avait par la suite été saccagé par des partisans du BNP le 29 avril. Selon la famille de Atahar Siddik Khasru, le journaliste aurait été enlevé par ces mêmes partisans du BNP à cause de son engagement en faveur de Mahmudul Haq. Il avait par ailleurs reçu des menaces téléphoniques peu de temps avant sa disparition. Une plainte a été déposée le 6 mai par son frère aîné à l'encontre de Nurul Islam et de trois autres membres du parti au pouvoir pour enlèvement. Le même jour, environ 30 journalistes locaux ont défilé dans les rues de Sitakunda pour demander la libération immédiate de Atahar Siddik Khasru et l'arrestation de ses ravisseurs. Cette manifestation a été immédiatement réprimée par plusieurs individus non identifiés armés de sticks de bambou. De son côté, Mahmudul Haq, qui s'était rendu à Dhaka pour demander à la police de tout mettre en œuvre pour retrouver Atahar Siddik Khasru, a été arrêté par les forces de l'ordre et inculpé d'extorsion. Intercepté dans une rue de la capitale le 6 mai au soir, le journaliste a été transféré à Chittagong et placé en détention préventive pour une durée trois jours. Il devrait comparaître devant les tribunaux le 10 mai. En juin 2001, Atahar Siddik Khasru avait déjà été enlevé et détenu pendant près de deux semaines suite à la publication d'articles portant sur les liens présumés entre le crime organisé et le secteur des constructions navales de la ville de Sitakunda. Trois suspects avaient été provisoirement arrêtés par la police mais aucun n'avait été effectivement inculpé.
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Updated on 20.01.2016