Le journaliste Ahmed Rodríguez Albacia libéré après huit jours de détention

Reporters sans frontières demande la libération d'Ahmed Rodríguez Albacia (photo), de l'agence de presse Jóvenes sin Censura, et de Raymundo Perdigón Brito, de l'agence Yayabo Press. Le premier est détenu depuis le 4 décembre par la police politique à La Havane. Le second a été condamné, le 5 décembre, à quatre ans de prison pour « dangerosité sociale ».

Reporters sans frontières se félicite de la libération, le 12 décembre 2006, d'Ahmed Rodríguez Albacia, de l'agence de presse indépendante Jóvenes sin Censura, détenu pendant huit jours au quartier général de la Sécurité de l'Etat (police politique) à La Havane. Le journaliste, âgé de 22 ans, avait été arrêté et son matériel saisi le 4 décembre. Selon son récit, deux agents de la Sécurité de l'Etat, le capitaine « Águila » et l'officier « Eliécer », l'ont reconduit à son domicile, l'avertissant qu'il restait sous surveillance pour « diffusion de fausses nouvelles portant atteinte à la paix internationale ». ____________________________________________________________ 06.12.06 - Un journaliste détenu par la Sécurité de l'État, un autre condamné à quatre ans de prison pour "dangerosité sociale"
Reporters sans frontières demande la libération immédiate et sans condition d'Ahmed Rodríguez Albacia, de l'agence de presse indépendante Jóvenes sin Censura, arrêté et écroué à La Havane, le 4 décembre 2006, par la Sécurité de l'État. L'organisation s'élève également contre la condamnation à quatre ans de prison, le 5 décembre, du journaliste indépendant Raymundo Perdigón Brito pour “dangerosité sociale prédélictueuse”. “Ahmed Rodríguez Albacia et sa famille ont été victimes du harcèlement constant de la police politique depuis le début de l'année. Le jeune journaliste avait même été détenu et sommé d'abandonner ses activités en septembre dernier. Cette fois, la Sécurité de l'État l'a dépossédé de son matériel de travail avant de le jeter en prison. Faut-il une preuve de plus qu'Ahmed Rodríguez Albacía est détenu au seul motif d'être journaliste ? Nous demandons sa libération immédiate, ainsi que celle de Raymundo Perdigón Brito, condamné pour les mêmes raisons à quatre ans de prison au nom d'une ‘dangerosité sociale' fallacieuse et absurde”, a déclaré Reporters sans frontières. Dans la matinée du 4 décembre 2006, une trentaine d'agents de la Sécurité de l'État et de la Police nationale révolutionnaire ont effectué une perquisition musclée au domicile d'Ahmed Rodríguez Albacia et de sa mère, à La Havane. Selon un voisin témoin de la scène, cité par Cubanet, les policiers ont confisqué du matériel d'enregistrement, un ordinateur portable, un téléphone-fax, ainsi que toutes les archives du journaliste. Victime d'un accès d'hypertension durant les événements, Ahmed Rodríguez Albacia a dû être emmené à l'hôpital avant d'être conduit au Département technique d'investigation (DTI) de la Sécurité de l'État où il est actuellement détenu. Ahmed Rodríguez Albacia, qui fêtera ses 22 ans le 10 décembre prochain, appartient à la toute jeune agence de presse indépendante Jóvenes sin Censura, fondée en septembre 2005 à Holguín (Est), province dont il est originaire. Le 15 septembre, il avait été arrêté à La Havane et détenu vingt-quatre heures par la police politique (cf. communiqué du 18 septembre 2006). L'organisation a également appris la condamnation, le 5 décembre, à quatre ans de prison par le tribunal provincial de Sancti Spíritus (Centre), du journaliste indépendant Raymundo Perdigón Brito pour “dangerosité sociale prédélictueuse”. Cette disposition du code pénal cubain, très utilisée contre les dissidents, permet d'arrêter et d'emprisonner un prévenu sans qu'il ait eu à commettre le moindre délit, seulement en vertu du risque potentiel qu'il serait censé représenter pour la société. “Raymundo a été arrêté le 29 novembre par la Sécurité de l'État. Les policiers lui ont ordonné de cesser ses activités, faute de quoi il serait envoyé en prison”, a expliqué à Reporters sans frontières un journaliste dissident basé à Cuba. Raymundo Perdigón Brito venait de fonder, le 17 novembre 2006, une petite agence de presse indépendante, Yayabo Press, avec sa sœur, Ana Margarita Perdigón, qui en assume la direction. “La police politique l'a su et à tout fait pour démanteler l'agence au plus vite”, a poursuivi l'interlocuteur de Reporters sans frontières. Le 5 décembre, à la sortie du tribunal, une centaine de manifestants ont agressé la famille du journaliste. Son père, victime d'un mauvais coup au thorax, a dû être hospitalisé. Raymundo Perdigón Brito est détenu à la prison provinciale de Sancti Spíritus, près de la municipalité de Guayos. Les détentions d'Ahmed Rodríguez Albacia et de Raymundo Perdigón Brito portent à 25 le nombre de journalistes emprisonnés à Cuba.
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Updated on 20.01.2016