Le journaliste Agil Khalil, empêché de quitter le pays, a porté plainte

Le 16 mai 2008, Agil Khalil, journaliste du quotidien Azadlig, a porté plainte contre la police des frontières et le parquet général, après avoir été empêché à plusieurs reprises de quitter l'Azerbaïdjan où il a été victime de plusieurs agressions. “Nous soutenons Agil Khalil dans la démarche qu'il a entreprise. Il est inadmissible que les autorités, qui n'assurent pas la sécurité du journaliste, l'empêchent de quitter le pays et mettent ainsi délibérément sa vie en danger. Nous demandons au gouvernement de faire en sorte qu'il retrouve immédiatement sa liberté de déplacement. Agil Khalil est une victime et il faut cesser de le traiter en ennemi public”, a déclaré Reporters sans frontières. Le journaliste a porté plainte auprès du tribunal local de Nasimin. Il considère illégale son interdiction de quitter le territoire. Agil Khalil exige de recouvrer la possibilité de quitter librement l'Azerbaïdjan et demande des dommages et intérêts pour compenser la violation de ses droits. L'avocat du journaliste, Elchin Sadygov, a déclaré ne pas encore savoir si le tribunal avait examiné la plainte. Il a rappelé que, le 10 mai, Agil Khalil n'avait pas pu prendre un vol Bakou - Istanbul sur lequel il souhaitait embarquer. Le lendemain, à deux reprises, il n'avait pas pu franchir la frontière avec la Géorgie, dans l'ouest de l'Azerbaïdjan. “L'attitude des gardes-frontières, dictée par le parquet, est illégale”, a déclaré l'avocat. Le 15 mai dernier, Reporters sans frontières s'est adressée au président de la République d'Azerbaïdjan, Ilham Aliev, pour lui demander d'assurer la sécurité du journaliste et lui permettre de quitter temporairement le pays pour se mettre à l'abri. 15.05 - Reporters sans frontières interpelle le président Ilham Aliev sur le cas du journaliste Agil Khalil Le 15 mai 2008, Reporters sans frontières s'est adressée au président Ilham Aliev, afin de solliciter son “intervention pour mettre un terme aux intimidations visant le journaliste du quotidien Azadlig, Agil Khalil, et prévenir un dénouement tragique”. L'organisation de défense de la liberté de la presse a fait part de sa vive inquiétude pour la sécurité du journaliste qui, depuis le 22 février, a été violemment agressé à plusieurs reprises. “Le 13 mars dernier, Agil Khalil a été victime d'une agression à l'arme blanche alors qu'il se rendait à son domicile et le 22 février, il avait déjà été frappé par plusieurs hommes employés par le ministère de la Sécurité nationale.” Reporters sans frontières est ensuite revenue sur la tentative d'assassinat à laquelle le journaliste a échappé le 7 mai ainsi que sur les “manoeuvres visant à le discréditer” et sur les “tentatives d'intimidation” dont il est la cible. Par ailleurs, elle s'est inquiétée de la décision des autorités d'interdire au journaliste de quitter le territoire et de le contraindre par la force s'il refusait “de se rendre de son plein gré aux convocations de la police”. Reporters sans frontières a exprimé son incompréhension face au traitement dont fait l'objet le journaliste, considéré comme un “ennemi public” alors qu'il a “été victime de plusieurs agressions sérieuses”. L'organisation a par ailleurs évoqué le choc provoqué par “l'assassinat d'Elmar Husseynov” et sa crainte “qu'Agil Khalil ne soit prochainement victime d'un tel événement tragique”. Elle a ajouté : “Si cela devait être le cas, nous considérerions que la responsabilité des autorités azerbaïdjanaises serait engagée.” Reporters sans frontières a conclu en priant le président Ilham Aliev d'user de ses prérogatives “afin qu'un terme soit mis au harcèlement du journaliste et que sa sécurité ne soit plus menacée” et en demandant que “les membres du ministère de la Sécurité nationale impliqués dans l'agression du journaliste fassent l'objet d'une enquête criminelle et soient suspendus de leurs fonctions pendant la durée de celle-ci”.
Publié le
Updated on 20.01.2016

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