Le journaliste Abdul Ilah Haydar Shae libéré après trois ans passé en détention, mais placé en résidence surveillée
Organisation :
Reporters sans frontières a appris avec soulagement, le 23 juillet 2013, la libération du journaliste de l’agence Saba, Abdul Ilah Haydar Shae, incarcéré depuis trois ans.
L’organisation dénonce toutefois une demi-mesure de la part des autorités yéménites et regrette que le journaliste ne recouvre pas immédiatement la liberté. En effet, il restera en résidence surveillée pendant deux ans.
Détenu depuis le 16 août 2010, le journaliste spécialiste des questions liées au réseau terroriste Al-Qaïda, avait été condamné à cinq ans de prison ferme et à deux ans de résidence surveillée par le tribunal chargé des affaires terroristes à Sanaa, le 18 janvier 2011, pour “participation à une bande armée et ayant des liens avec Al-Qaïda”.
Malgré la publication d’un décret présidentiel le 1er février 2011 émanant de l’ancien président Ali Abdullah Saleh annonçant sa libération, Abdul Ilah Haydar Shae, avait été maintenu en détention suite à des pressions exercées par les autorités américaines.
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15/02/2012
Grève de la faim et de la soif d’un journaliste en détention
Le journaliste yéménite ‘Abdul Ilah Haydar Shae, incarcéré depuis le 16 août 2010 à la prison de Sanaa, a entamé, le 12 février 2012 une grève de la faim et de la soif.
Condamné le 18 janvier 2011 par le tribunal en charge des affaires terroristes, le journaliste purge une peine de cinq années de prison pour “participation à une bande armée et ayant des liens avec Al-Qaïda”, assortie de deux années de résidence surveillée.
Malgré la publication d’un décret présidentiel le 1er février 2011 annonçant sa libération, ‘Abdul Ilah Haydar Shae a été maintenu en détention, suite à des pressions exercées directement par la Maison Blanche dès le lendemain de la publication de ce décret, le président Obama ayant exprimé ses “préoccupations” suite à l’annonce d’une éventuelle libération du journaliste.
Reporters sans frontières exhorte les autorités yéménites à libérer le journaliste, et condamne à nouveau cette ingérence liberticide des Etats-Unis, qui n’hésitent pas à bafouer la liberté d’expression au nom de leur politique de collaboration et de guerre ouverte au terrorisme.
Un an tout juste après cet acte d’ingérence américaine, le journaliste veut adresser par ce geste un ultimatum aux autorités yéménites. Dans la matinée du 11 février, plusieurs centaines de manifestants, principalement des journalistes et des militants des droits de l’homme, ont tenu à se rassembler devant l’ambassade américaine à Sanaa. Au nom de leur “guerre contre le terrorisme”, les Etats-Unis ont exclu la remise en liberté du journaliste, accusé d’entretenir des liens étroits avec le réseau Al-Qaïda.
Ilah Haydar Shae, 34 ans, journaliste au sein de l’agence de dépêches Saba, est accusé d’avoir travaillé pour le compte du réseau Al-Qaïda. En 2009, ce spécialiste des questions terroristes avait réalisé un entretien exclusif pour la chaîne Al-Jazeera, avec Anwar Al-’Awlaqi chef de file du groupe terroriste, dont les prêches auraient inspiré les auteurs d’attentats visant les Etats-Unis. A compter de cette date, considéré comme le “relais médias” de l’organisation terroriste, il figurait dans le collimateur des services de renseignement américains et yéménites, dans le cadre de la politique de collaboration entre les Etats-Unis et le régime du président Saleh.
En août 2010, au lendemain de la condamnation d’Anwar Al-‘Awlaqi par le même tribunal à dix ans de prison, le journaliste a été reconnu coupable d’avoir "fait venir au Yémen des éléments pour les aider à s’enrôler dans Al-Qaïda", "pris des photos de bâtiments des services de sécurité, d’ambassades et d’intérêts occidentaux et incité Al-Qaïda à les viser" par des attentats.
Ne reconnaissant pas la compétence du tribunal chargé de le juger, le journaliste avait, à plusieurs reprises, refusé de se présenter aux audiences de son procès.
Le 11 février 2012, à l’occasion du rassemblement, une pétition de plusieurs centaines de journalistes et activistes a circulé, demandant la libération du journaliste et l’application du respect des droits de l’homme. Le syndicat des journalistes yéménites, qui déplore les conditions de détention, n’a pas été autorisé à rendre visite à ‘Abdul Ilah Haydar Shae dont l’état de santé se détériore rapidement.
Le Yémen figure au 171ème rang sur 179 au classement mondial 2011-2012 de la liberté de la presse. Lire également de rapport « Révoltes arabes : les médias, témoins clés et enjeux du pouvoir », dans lequel l’organisation a notamment analysé les méthodes utilisées par les autorités yéménites pour empêcher la circulation de l’information depuis le début du soulèvement populaire.
Publié le
Updated on
20.01.2016