Le grand prix de Shanghai ne doit pas occulter une censure en pôle position

Reporters sans frontières dénonce la poursuite de la politique de répression menée par le régime chinois, désormais sous la coupe de Xi Jinping, qui vise la presse nationale et étrangère, ainsi que les blogueurs politiques et les cyber-dissidents. A l’occasion du Grand Prix de Shanghai, qui se tiendra du 12 au 14 avril 2013, l’organisation appelle les autorités à mettre un terme à leur manoeuvre de harcèlement et de censure des médias, et de surveillance en ligne. “L’arrivée de Xi Jinping au pouvoir, n’a pas changé la politique de Pékin de censure tous azimuts. Elle se perpétue et, pour certains de ses aspects, gagne même en efficacité. Comme à chaque fois que nous souhaitons attirer l’attention sur la situation générale de la liberté de l’information en Chine, il nous suffit malheureusement de puiser dans les dernières semaines écoulées pour trouver une multitude d’exemples de violations du droit d’informer”, a déclaré Reporters sans frontières “Les autorités pratiquent la désinformation et la censure pour contrôler leur image, notamment à l'international. Elles ont attendu trois semaines après le décès de personnes ayant contracté le virus H7N9, y compris à Shanghai, pour communiquer sur un risque d'épidémie. Une dizaine d'internautes qui ont relayé en ligne des cas d'infection ont été arrêtés à travers le pays pour avoir diffusé des 'fausses informations'.” “La participation de la Chine à tous les grands événements internationaux tels que le prochain grand prix de Formule 1 à Shanghai ne suffit pas à lui procurer la respectabilité d’un grand pays. Nous appelons à l'arrêt immédiat de la censure, contreproductive, et de la politique répressive menée par les autorités, illégale non seulement au regard du droit international mais aussi de la constitution chinoise elle même", a ajouté l'organisation. Selon Radio Free Asia, dix personnes, originaires des provinces du Shaanxi, Guizhou, Jiangsu, Zhejiang, Anhui et Fujian, ont été arretées par les autorités chinoises, pour avoir tweeté, sur le site chinois de micro-blogging Sina Weibo, des informations qualifiées de “fausses”, relatives aux souches de la grippe aviaire H7N9, qui a déjà fait neuf morts, et s’étend dans l’est du pays. Familles de dissidents sous surveillance La famille et les proches de deux des plus célèbres dissidents du pays ont récemment été ciblées par les autorités. Le 29 mars 2013, Liu Hui, beau-frère du prix Nobel de la Paix Liu Xiaobo, emprisonné depuis 2009, et frère de son épouse, Liu Xia, elle-même assignée à résidence, a été arrêté et placé en détention après avoir été accusé de “fraude immobilière”. Les n’hésitent pas à s’en prendre aux enfants des dissident pour conduire leur représailles. Chen Guangcheng, dissident en exil, et son neveu Chen Kegui, condamné à plus de trois ans de prison après l’évasion de Chen Guangcheng, font également l’objet de ce type de pressions. Le 7 mars dernier, un officiel du bureau local du planning familial, Xu Xicai, s’est rendu, sous les ordres du secrétaire local du parti communiste, au jardin d’enfants du fils de Chen Kegui pour enlever ce dernier. La présence de son grand-père l’en a finalement empêché. Le 27 février 2013, la police a fait irruption à l’école primaire de Hupo, dans la ville de Hefei, pour en sortir de force Zhang Anni, la fille du dissident Zhang Lin, renvoyée depuis. Le 8 avril, des dizaines de manifestants qui escortaient la fillette jusqu’à Hupo en vue de lui faire réintégrer sa classe, ont été attaqués par des inconnus, qui appartiendraient selon Zhang Lin aux forces de police. La Chine fait partie de la liste des “Ennemis d’Internet” dressée par Reporters sans frontières. La pays est classée au 173ème rang sur 179 pays au classement 2013 de la liberté de la presse.
Publié le
Updated on 20.01.2016