Le gouvernement sri lankais continue l'éradication des médias soutenant l'opposition
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Reporters sans frontières condamne la décision prise le 28 avril 2011 par la cour de Pugoda (ouest), de refuser la libération sous caution de Shantha Wijesuriya, journaliste à Lanka E-news, et de le placer en détention provisoire jusqu'à son procès. Le journaliste a été inculpé pour "outrage à la cour" suite à un article paru le 19 avril sur le site de Lanka E-news. Le site Internet à lui été bloqué sur ordre de la cour.
"Il est inacceptable que Shantha Wijesuriya soit en détention et risque l'emprisonnement pour une erreur dans un article. Une information erronée peut arriver à tout journaliste dans le monde. Shantha Wijesuriya a fait preuve de sens éthique en rectifiant l'information et en présentant ses excuses à la cour. La peine qu'il encourt n'est en aucun cas justifiable, pas plus que l'interdiction pour le site du journal de continuer à publier des articles. En bloquant l'accès au site, le juge Aravinda Perera s'est octroyé un pouvoir jusqu'ici réservé au ministère des Médias de masse et de l'Information", a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire-général de Reporters sans frontières.
"Lanka E-news est l'un derniers médias soutenant l'opposition, à exister au Sri Lanka malgré les menaces et le harcèlement dont ils sont victimes. Aujourd'hui, leurs critiques envers le gouvernement leurs coutent une répression sans précédent. Nous assistons peut-être aux derniers jours de ce journal en ligne. Les journalistes au Sri Lanka sont muselés par tout l'appareil de l'Etat. Nous appelons les Nations unies à faire pression sur le gouvernement sri lankais pour mettre un terme à sa politique de surpression des voix contestataires, légitimes dans une démocratie", a ajouté le secrétaire-général de l'organisation.
La cour du district de Pugoda a refusé la demande de libération sous caution du journaliste de Lanka E-News, Shantha Wijesuriya, placé en détention provisoire, à la prison de Mahara, depuis le 25 avril 2011. Il est accusé d’outrage au tribunal suite à la publication d’un article, le 19 avril 2011, qui condamnait la libération, à tort, de deux policiers suspectés de meurtre.
Trois jours après la publication de l'article, Lanka E-News a publié un erratum rectifiant les informations diffusées. L’avocat représentant le journaliste, Manjula Pathiraja, a réitéré les excuses du journal devant les autorités judiciaires. Le tribunal de Pugoda a décidé d’ajourner le cas jusqu’au 12 mai et a ordonné à la Commission de règlementation des télécommunications d'effectuer le blocage site Internet du quotidien, qui ne sera plus accessible depuis l’intérieur du pays au moins jusqu’à la fin du procès.
Publié le
Updated on
20.01.2016