Le gouvernement s'en prend dorénavant à la presse étrangère et ordonne à trois journalistes britanniques de quitter le pays

"Le général Pervez Musharraf fait preuve d'un autoritarisme inquiétant. Il se comporte en véritable prédateur de la liberté de la presse", a déclaré Reporters sans frontières après l'annonce de l'expulsion prochaine de trois journalistes britanniques.

Reporters sans frontières condamne fermement la décision du gouvernement pakistanais d'expulser trois journalistes britanniques. « Après avoir muselé les chaînes de télévisions indépendantes pakistanaises et avoir pris des mesures pour renforcer la censure sur l'ensemble des organes d'informations du pays, les autorités s'en prennent aux envoyés spéciaux étrangers, a déclaré l'organisation. Le général Pervez Musharraf fait preuve d'un autoritarisme inquiétant. Il se comporte en véritable prédateur de la liberté de la presse, ne respectant ni les droits des journalistes, ni ceux de la population à accéder à une information indépendante et libre en cette période cruciale pour l'avenir du Pakistan ». Trois journalistes britanniques du groupe Telegraph ont été sommés, le 10 novembre 2007, de quitter le pays au plus vite. Le ministre adjoint de l'Information, Tariq Azim, a déclaré qu'ils avaient 72 heures pour partir. Il est reproché à leur média d'avoir tenu des propos « offensants » et « abusifs » dans un éditorial publié la veille. L'article du Daily Telegraph critiquait les relations amicales entretenues par la Grande-Bretagne et les Etats-Unis avec le Pakistan, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Le texte qualifiait également la politique du président Musharraf de « mélange d'incompétence et de brutalité ». Isambard Wilkinson, Colin Freeman et Damien Mc Elroy sont les premiers journalistes étrangers pris à partie depuis que l'état d'urgence a été décrété au Pakistan, le 3 novembre dernier. Les autorités britanniques ont indiqué qu'elles étaient à la recherche de « clarifications ». Le Telegraph n'a pas souhaité réagir pour le moment. Depuis le début de l'état d'urgence, les autorités pakistanaises ont multiplié les mesures répressives à l'encontre de la presse. Des dizaines de journalistes ont été interpellés, agressés ou empêchés de travailler, tandis que du matériel de diffusion appartenant à plusieurs médias audiovisuels ont été saisis. De nouvelles régulations sur les journaux et les médias électroniques, promulguées le 3 novembre, empêchent les télévisions et les radios d'information privées de rendre compte librement des événements en cours au Pakistan.
Publié le
Updated on 20.01.2016