Le gouvernement interdit les émissions politiques sur les radios communautaires pendant la campagne électorale

Selon un communiqué du ministère de la Communication, les radios communautaires n'ont pas le droit de transmettre des programmes à caractère politique pendant toute la durée de la campagne électorale du scrutin du 28 octobre prochain, sous peine d'être accusées de "prosélytisme".

Reporters sans frontières dénonce la décision prise le 9 août 2007 par le ministère de la Communication d'interdire aux radios communautaires la transmission de programmes à caractère politique, en vertu d'un décret bannissant le "prosélytisme" dans ce type de média. Cette mesure restera en vigueur pendant la durée de la campagne pour les élections municipales et départementales du 28 octobre 2007. "Il est regrettable que le gouvernement utilise ce décret pour censurer les radios communautaires, alors que la population colombienne s'apprête à élire ses représentants locaux. Ces radios constituent un outil fondamental du débat démocratique et la seule source d'information dans de nombreuses localités. La lutte contre des groupes armés ne doit pas conduire les autorités à se tromper de cible en confondant prosélytisme et droit d'informer. Nous demandons au ministère de la Communication de revenir sur sa décision et d'autoriser les programmes politiques sur les ondes ", a déclaré l'organisation. Dans le communiqué diffusé par la ministre de la Communication, María del Rosario Guerra, il est précisé que les radios communautaires ne devront plus "inclure dans leur programmation d'interventions de candidats, de débats politiques et de propagande sur l'actuelle campagne électorale". Elles ne sont pas non plus autorisées à vendre d'espaces pour de la publicité politique. Cette décision, qui n'avait pas été appliquée pendant l'élection présidentielle de mai 2006, se base sur le décret de 1995 réglementant le service des radios communautaires et qui interdit la diffusion d'émissions faisant du "prosélytisme politique ". Selon l'Association mondiale des radios communautaires (AMARC), cette décision constitue un « acte de censure arbitraire et inconstitutionnel » car les radios ne font pas de propagande politique mais se contentent d'informer.
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Updated on 20.01.2016